Pascal Kayaert
Pascal Kayaert est directeur de Télé-Accueil Bruxelles. Formateur d'adultes, il intervient également comme superviseur d'équipes.
Pascal Kayaert est directeur de Télé-Accueil Bruxelles. Formateur d'adultes, il intervient également comme superviseur d'équipes.
Pascal Kayaert, travailleur social et directeur de Télé-Accueil Bruxelles (04:14) évoque comment, lors d’un entretien téléphonique ou vidéo, penser les effets liés au changement de lieu et de cadre. Il souligne comment recomposer avec ces nouvelles donnes et revient sur l’importance de prendre un temps pour expliciter les règles de l’entretien qui va s’y dérouler.
David Le Breton (04:57), anthropologue, explique combien le rire mais le sourire aussi, sont des moyens d'établir une connivence entre individus, une manière de se mettre en relation. Cela peut aussi être une manière, quand l'autre est en souffrance, de le rejoindre là où il se sent éloigné du fait de sa difficulté.
David Le Breton, anthropologue (03:23), explique combien le confinement peut être vécu comme violent par les adolescents, qui se sentent véritablement enfermés, tels des détenus.
La fugue pour quelques heures, quelques jours est un phénomène psycho-logique, socio-logique. Leur besoin impérieux de liberté est compréhensible à ce stade de leur vie. Et lorsqu'ils reviennent après quelques heures, ils réaffirment un certain contrôle sur la situation : "Je suis parti alors que vous me l'avez interdit, mais je suis revenu et c'est moi qui fais le choix de rester et d'accepter ce confinement."
Selon David Lebreton (01:59), anthropologue, le rire est une manière de se rapprocher des autres, d'être en connivence. Lorsqu'on partage une blague, qu'on envoie une vidéo marrante via les réseaux sociaux, tout à coup, on est à nouveau réunis.
David Le Breton (02:31), anthropologue, souligne la nécessité de continuer à rire dans un contexte de crise comme nous la traversons. Que ce soit avec les gens qui vivent sous le même toit ou sur les réseaux sociaux, le rire permet d'établir une complicité entre humains. Il permet de se rassembler, de contrecarrer la violence du confinement et aussi de pouvoir réaffirmer une certaine liberté, un moyen de résister face à l'adversité, de ne pas se laisser submerger par l'angoisse ambiante.
Pierre Delion (06:42), pédopsychiatre, évoque la difficulté qu'est devenu le partage de l'espace pour les familles confinées. Comment parvenir à nouer, articuler l'intimité et le collectif ? La ritualisation du temps de la journée, ainsi que de l'espace va permettre à chacun, et en particulier aux enfants, de s'organiser.
Selon Pierre Delion (01:13), pédopsychiatre, cette crise représente une opportunité unique pour tous les professionnels de l'aide, du soin de rappeler et de démontrer toute l'importance de leur travail qui a depuis de nombreuses années été malmené, détricoté.
Les professionnels (psychologues, logopèdes...) peuvent continuer à être présents auprès des familles et des enfants malgré la suspension des rendez-vous habituels, souligne Pierre Delion. D'une part en signifiant à l'enfant et sa famille qu'ils sont toujours présents pour eux, qu'ils pensent à eux et d'autre part, si le confinement se prolonge, en imaginant une poursuite des prises en charge, via d'autres modalités pour les enfants les plus en difficulté.
Un entretien avec Pierre Delion, pédopsychiatre, dans le contexte du Covid-19. (03:59)
Dans cet entretien, Pierre Delion (04:19), pédopsychiatre, explique que les enfants sentent l'inquiétude de leurs parents et les sollicitent pour être rassurés. Or, la situation est telle que les parents sont eux-mêmes perdus, n'ont pas réponse à tout. Ils doivent pouvoir communiquer cela à leurs enfants en Répondant aux questions dont ils ont les réponses mais aussi en leur disant qu'ils ignorent certaines choses, qu'ils sont eux-mêmes un peu inquiets.
Dans le contexte du Covid-19, Pierre Delion (03:51), pédopsychiatre, insiste sur la nécessité pour les parents d'être soutenus par les professionnels. Ces professionnels n'étant pas destinés à donner des conseils mais à véritablement dialoguer avec les parents, pour qu'ils puissent retrouver leur intuition, leur confiance en eux.
Pierre Delion (04:20), pédopsychiatre, évoque la nécessité du cadre entre le professionnel et la personne qui fait appel à lui pour qu'un véritable travail puisse émerger. Avec l'actualité, les cadres habituels de fonctionnement sont bousculés mais il n'empêche qu'un cadre, repensé, soit tenu par chacune des parties.
Pierre Delion, pédopsychiatre (04:25) rappelle combien les réunions d'équipes sont indispensables pour les professionnels de la relation et, particulièrement en ce temps de crise où la sollicitation pour des demandes d'aide concrètes mais aussi d'attention, de reconnaissance est énorme. ll est donc indispensable qu'ils puissent eux-mêmes bénéficier ou se créer des lieux pour partager leurs difficultés, leurs questions, et recevoir eux-mêmes une écoute et une attention de la part de leurs pairs.
Selon Pierre Delion (05:25), pédopsychiatre, le type d'angoisse ressentie par les enfants va beaucoup dépendre de leur âge. Petits, ils sont souvent submergés par des angoisses dites "archaïques", très profondes. Il revient alors à l'adulte, au parent de les contenir physiquement, de les prendre dans leurs bras... [Lire la suite]
Pierre Delion, pédopsychiatre (04:38), rappelle la nécessité pour chaque professionnel de l'aide de prendre soin de lui-même pour rester en capacité de prendre soin des autres. A ce titre, les réunions d'équipe restent une nécessité pour élaborer ensemble. En présence, par vidéo conférence, par téléphone... ces moments d'élaboration collectifs, d'échanges des difficultés sont un point d'appui et une condition nécessaire à la bonne santé du professionnel.
Comme l'explique Pierre Delion, pédopsychiatre [04:05], les professionnels sont obligés de trouver de nouvelles manières de soutenir familles, parents, enfants... Comment trouver une nouvelle forme d'équilibre dans la relation entre guider, donner des conseils qui aideront les familles et communiquer une certaine forme d'humilité vis-à-vis des familles? Cette modestie de la part du professionnel sera peut-être aussi une occasion pour les personnes qui le sollicitent de se rendre compte de ressources insoupçonnées qu'elles ont en elles.
Jean Epstein est psychosociologue spécialiste de la petite enfance. Cofondateur du GRAPE (Groupe de Recherche et d'Action Petite Enfance), Jean Epstein a été responsable du programme "enfance" de la fondation de France, membre de la Commission Européenne "Famille-Enfance-Education".
Jean Epstein aborde dans cette vidéo la difficulté des parents à confier leur enfant à des personnes tierces. Pourtant c'est à travers la confiance des parents dans les professionnels que pourra s'établir la confiance de l'enfant dans les tiers.
Jean Epstein, psychosociologue, décrit les vertus du jeu de rôle qui offre à l’enfant l’occasion d’expérimenter différents rôles, métaboliser des situations difficiles ou heureuses de sa vie : ses joies et ses peines, ses peurs et ses pleurs, bref sa vie sociale. L'enfant se rassure en jouant.
Le sens du toucher est parfois, à tort pensé, comme un sens relevant uniquement de la sphère de l'intimité, du privé. Or, comme le rappelle Jean Epstein (03:15), psychosociologue, il est essentiel. Chez les tout-petits, ce sens est très stimulé mais moins chez les enfants plus grands et chez les adolescents. Or, c'est un sens [Lire la suite]
Dans cette vidéo, Jean Epstein, évoque la nécessité pour l'enfant de pouvoir être accompagné par l'adulte dans l'émergence du principe de réalité. C'est à travers les limites émanant de l'adulte que le petit enfant va pouvoir expérimenter ce principe.
Un entretien avec Jean Epstein, psychosociologue expert de la petite enfance, à l'occasion du colloque de la FILE "Alors on joue ! La place du jeu dans le développement de l'enfant et dans nos milieux d'accueil". (05:28)
Dans ce spot de 30' découvrez comment de l'ennui peut naître la créativité...
La phobie se définit comme une angoisse massive face à une situation, un objet ou l’accomplissement d’une action. Les phobies constituent bien souvent un moyen de canaliser sur un objet précis une angoisse parfois très diffuse. On parle de phobie scolaire lorsque l’école devient la scène sur laquelle se joue cette angoisse. [Lire la suite]