Un entretien avec Claire Meersseman (05:30), psychologue clinicienne.
Dans la plupart des situations de suspicion de maltraitance, même si c'est souvent difficile pour les intervenants qui entourent l'enfant, le temps est un allié précieux. Le travail en réseau avec les collègues, la direction, des équipes spécialisées telles SOS enfants, les autres lieux de vie de l'enfant permettra de penser à ce qui peut être mis en place pour cet enfant, cette famille. Egalement, en partageant les inquiétudes autour de la souffrance de l'enfant avec ses parents, cela leur permet dans certains cas de s'ouvrir sur leurs difficultés, de reconnaitre la nécessité de recevoir de l'aide. Ce temps de quelques jours est précieux pour agir hors de tout passage à l'acte et dans une alliance potentielle avec les parents ou en tout cas, de mesurer quelles seraient les possibilités de collaboration avec eux.
A contrario, dans de rares cas, la situation d'un enfant nécessite une protection immédiate, le cas de maltraitance étant avéré et grave. Dans ce type de situation, après avoir échangé avec les collègues ou la direction, emmener l'enfant aux urgences peut se révéler nécessaire car le diagnostic, les soins à apporter doivent être décidés et mis en place par le corps médical. En tant que puéricultrice, moniteur sportif, enseignant... on expliquera aux parents que l'enfant a été emmené à l'hôpital car son état inquiétait, c'est le corps médical qui leur exposera le diagnostic de maltraitance.
