Servane Mouton, neurologue, était l'invitée de l'émission "Le monde en direct" sur La Première pour évoquer les effets délétères des écrans sur notre quotidien et notre vie en suivi de la publication de son dernier ouvrage "Ecrans, un désastre sanitaire. Il est encore temps d'air" (Gallimard 2025). Elle y convoque les nombreuses études qui ont mis en évidence les conséquences néfastes de l’utilisation des écrans sur la santé physique des enfants et des adultes : sédentarité, troubles du sommeil, myopie (une véritable épidémie mondiale). Ces problèmes, liés au manque de sommeil et à l'absence d'activité physique, ont également un impact considérable sur la santé mentale. En effet, un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité, ainsi qu'une vie sédentaire, peuvent favoriser le développement de troubles dépressifs et anxieux.
Elle explique que les effets néfastes des écrans sont particulièrement marqués chez les jeunes enfants de moins de six ans. Le cerveau de ces derniers, qui n'est pas encore préparé à interagir avec ces technologies, connait des dommages, notamment sur le langage, les compétences socio-émotionnelles et l'attention. La perturbation du développement du langage et son appauvrissement soulève des interrogations cruciales, tant le langage est fondamental pour notre condition d’être humain et notre humanité.
Servane Mouton souligne également que les impacts des écrans sur les compétences socio-émotionnelles et le langage des enfants ne se limitent pas seulement à l'usage des outils eux-mêmes, mais aussi aux contenus auxquels ils exposent les utilisateurs : images inappropriées (pornographiques, violentes, etc.) et la captation de toute l'attention par des applications et jeux.
Elle invite également à penser aux comportements des parents, à leur propre relation aux écrans. En effet, l'utilisation excessive des smartphones par ces derniers en présence de leurs enfants les rend moins attentifs à eux (ce qui est aujourd'hui appelé la technoférence), réduisant ainsi les échanges verbaux et les interactions.
Enfin elle souligne clairement qu'il ne s'agit pas de suresponsabiliser les individus (notamment les parents), les industriels, producteurs de ces technologies, portent la responsabilité principale de cette crise sanitaire. Elle invite par ailleurs les législateurs à prendre leur part dans cette situation par des systèmes de régulation adapté aux connaissances actuelles.
L'interview (8'36) est à découvrir en intégralité sur Auvio
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