Jalousie: Une place pour chacun et chacun… aura sa place

"Allez-vous cesser de vous battre à la fin?" Cri de détresse d'un père épuisé face à une énième dispute entre sa fille aînée et le petit frère. Fatigué par ces rivalités qui prennent prétexte de broutilles pour s’exprimer, il tentera, au mieux, de renvoyer dos à dos les enfants, au pire, il prendra une décision qui ne fera qu’alimenter… la jalousie de l’une envers l’autre.
Que faire face à ces confrontations? Y a-t-il des remèdes à la jalousie? Faut-il prôner la paix familiale ou laisser les enfants poser les jalons de leur relation?
La jalousie au sein d’une fratrie peut rendre la vie familiale parfois pénible.
Faire entrer, par exemple, un nouveau bébé à la maison, peut provoquer ce sentiment chez les autres enfants, maîtres des lieux jusqu’alors. On pourra parfois voir ceux-ci revenir à des comportements de tout-petits, comme faire pipi au lit, vouloir qu’on les porte tout le temps, ou bien encore demander le biberon. Certains enfants peuvent même faire mine d’essayer de faire mal au bébé. Maintenir l’attention, envers le nouvel arrivant comme envers les aînés, est donc de mise.

Gendarmes ou casques bleus?

"Dès le retour de l’école, elles se chamaillent". "Elles ne se supportent plus". "Si on achète quelque chose pour l’un, l’autre veut aussi son quota". "Je n’en peux plus d’entendre crier et pleurnicher pour des bêtises". "Ce n’est pas beau d’être envieuse!"
Que faire quand la maison devient un lieu de hurlements et d’affrontements? Certains parents jouent les gendarmes et tentent d’interdire les disputes. D’autres feront office de Casques bleus, de médiateurs. Si les conflits se multiplient, si aucune trêve n’est observée, on peut essayer d’y remédier en mettant en avant les qualités de chacun et en évitant les comparaisons excessives qui peuvent virer à l’obsession. Offrir la même chose à tous, n’est pas la solution.
S'il est peut-être inutile d’intervenir systématiquement, garder un œil sur la confrontation peut cependant s’avérer prudent. Car il convient de ne pas laisser la violence s'installer entre les enfants.

Signaux d’alarme

La jalousie prend bien des formes et naît dans des contextes différents: naissance, étapes scolaires, puberté, familles recomposées… Ou encore, quand les parents confondent, de manière inconsciente, leur propre histoire avec celle de leur enfant.
La jalousie signifie souvent une souffrance de l’enfant, celle de se sentir moins aimé que l’autre. Si la jalousie utilise la violence pour s’exprimer, attention danger.
Autre signal d’alarme: si l’enfant se coupe du monde. Cela peut se manifester par des régressions, des colères, un repli sur soi ou des troubles du sommeil et de l’alimentation. Il convient alors de s’intéresser plus à lui, de le rassurer sur sa place au sein de la famille. Les parents peuvent lui expliquer que l’amour se multiplie au lieu de se diviser entre enfants.
Enfin, et c’est plutôt rassurant, la jalousie est parfois un sentiment nécessaire, un passage obligé. En se disputant, les enfants apprennent à régler leurs comptes seuls et testent leurs limites. Chacun a ainsi l’occasion de développer ses propres compétences. Cela peut leur apprendre des notions utiles comme le compromis, le partage et l’entraide. Une période à risques, fatigante pour les petits comme pour les grands… mais une période décidément constructive.

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