[Extrait de livre] Papa, pas maman

Jusqu’il y a peu, on attendait des pères qu’ils soient un support pour leur compagne, qu’ils remplissent un rôle séparateur entre elle et l’enfant et assurent une fonction d’autorité dans la famille.
Mais ces derniers temps, nous autres pères avons pris plaisir à pouponner et nous aimons les échanges tendres et affectueux avec nos tout-petits. Nous changeons les couches, donnons le biberon. Nous nous levons la nuit, câlinons et jouons avec le bébé. Parfois, nous décidons de rester à la maison pour garder l’enfant, tandis que notre femme retourne au travail. D’inexistants dans les premiers mois de vie de l’enfant, nous sommes devenus très présents. Même pendant la grossesse, on nous demande d’être là : à l’échographie, à l’accouchement, aux séances d’haptonomie et de peau-à-peau avec le bébé… Certains adorent, d’autres disent qu’on leur met la pression. Il y en a même que ça affole. Mais pourquoi diable ne nous demande-t-on pas plus souvent notre avis ? Peut-être avons-nous une autre façon de concevoir la manière d’être un bon compagnon. Peut-être préférons-nous devenir père autrement qu’en étant comme une seconde maman. Et si l'on nous demandait comment nous vivons tout cela ? Comment nous imaginons apporter notre soutien pendant l’accouchement et les premières semaines ? Et si on se souciait de nos interrogations ? Si on nous posait la question de savoir quelles émotions nous animent dans ce grand chambardement ?

In Naître parents, p 58-59, yapaka

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