Etre parents, c'est... apprivoiser les émotions

"Quand j'ai des difficultés avec les enfants, j'ai besoin de me retrouver tout seul, d'avoir un espace pour moi"
"Parfois j'explose et là ça peut être fort, mais bon c'est un problème à moi, pas aux enfants, j'essaye de le gérer"
"Avec le handicap de mon enfant, j'ai ressenti de l'isolement, du découragement, ... mais gràce à toute la solidarité autour de nous, j'ai appris à faire avec ces émotions"
"Pendant ma dépression, je ne supportais plus le bruit des enfants, tout m'énervait, alors que ce n'était pas leur faute"
"Quand j'en ai marre des enfants mais que je les vois avoir des interactions avec des autres adultes, ça me permet de relativiser"

Myriam, maman de deux enfants

Kostas, papa de trois filles

Laura, maman de deux garçons

Nicolas, papa de Merlin et Félix

 

 

Les émotions de l’enfant sont parfois si fortes qu’elles lui emportent la tête, le cœur et tout le corps. Au point qu’il ne sait plus ni se calmer, ni dormir, ni manger. Heureusement, les parents sont là pour démêler et comprendre ce qui arrive. Là, une grosse colère monte et envahit Nadège : elle veut tout casser. Ici, oh quel plaisir, quelle émotion devant la beauté de l’arc-en-ciel ! Et quelle peur des vagues quand Nadir découvre la force de la mer rugissante prête à l’engloutir ! Que ce soit dans le quotidien ou au travers des histoires que nous racontons, nous faisons place à toutes ces émotions. Sans pour autant en tolérer les excès : « Tu peux être vraiment furieux, ça m’arrive aussi parfois. Mais cela ne te donne pas le droit de tout casser ou de me frapper. ». Pas facile de décoder les coups de tristesse nés de petits riens anodins.

Ni de faire avec nos propres émotions. À nous de les reconnaître et de mesurer si l’enfant y est ou non pour quelque chose. Ne mettons pas à sa charge les soucis qui appartiennent à nos vies d’adultes. Peut-être pouvons-nous les filtrer, comme si nous les passions au tamis pour lui rendre accessible les choses selon son âge et sa maturité. « Je suis énervé à cause du travail, tu n’y es pour rien. Ce n’est pas ton affaire, tu sais. Ca va me passer. Va jouer. »

Parler le plus simplement possible avec l’enfant lui permet de comprendre le sens des émotions, les siennes et les nôtres. Il se sent considéré dans ses affects et reconnu comme interlocuteur digne de confiance.

Extrait du livre "Etre parents, c'est..."          

 

Malgré tout, cela peut rester difficile d'apprivoiser ces émotions. Parfois nous restons débordés par ce trop-plein d'émotions. Comme par exemple, dans le contexte de crise sanitaire que nous venons de vivre. Cela peut s'avérer compliqué de faire la part des choses, de rassurer, de faire avec ces émotions qui débordent. Une enquête réalisée par la Ligue des familles auprès de 3500 parents* a mis en évidence que pour la majorité des familles, dont les parents de jeunes enfants, en télétravail, les familles monoparentales et les familles avec un enfant en situation de handicap, ce confinement a été vécu difficilement : impossibilité de travailler correctement, de s’occuper de ses enfants correctement, sentiments d’angoisse et de stress, besoin de temps seul…

Dans de telles situations, c'est important de pouvoir passer le relais à des proches, de pouvoir solliciter l'aide des professionnels. Des parents témoignent de l'aide qu'ils ont reçue dans des moments difficiles. Regardez les témoignages Etre parents, c'est ... oser demander de l'aide.

 

Coup de pouce

Parfois, demander un coup de pouce à un professionnel (qui écoute en toute confidentialité) aide à mieux comprendre son enfant et pourquoi, en tant que parent, on peut se sentir à bout et très seul. De même quand les émotions difficiles reviennent régulièrement, il est intéressant de s’interroger sur leur origine. Parfois, de très loin, d’il y a fort longtemps, du temps où on était soi-même enfant et qu’on ne comprenait pas la colère, la violence ou la dépression de ses parents. En parler est difficile, parfois douloureux, mais ça libère du poids que l’on porte en soi. 

Trouver de l'aide auprès d'un professionnel.

*Consultez l'intégralité de l'enquête de la Ligue des familles

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