Les résultats d'une vaste étude nationale, menée auprès de milliers de collégiens (entre 12 et 14 ans) et lycéens (entre 15 et 17 ans) français sont parus sur Santé publique France. Des questionnaires sur la santé mentale et le bien être des adolescents ont circulé dans plus de 50 écoles en 2022.
Cette étude montre que seuls 59% des collégiens et 51% des lycéens présentent un bon niveau de bien-être mental, 21 % des collégiens et 27 % des lycéens déclarent un sentiment de solitude, 14 % des collégiens et 15 % des lycéens présentent un risque important de dépression.
Egalement interpellant, 24 % des lycéens déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, 13% avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie et environ 3% une tentative avec hospitalisation.
De manière générale, les lycéens ont une moins bonne santé mentale que les collégiens. Ce sont les filles qui rapportent de manière globale avoir une moins bonne santé mentale que les garçons. L'étude souligne une détérioration de la santé mentale des jeunes comparativement à l'étude précédente, menée deux ans plus tôt.
Extrait du livre Temps d'Arrêt "Les adolescents à l'image des bouleversements du monde actuel" de Sophie Maes disponible gratuitement en téléchargement ou en version papier via yapaka@yapaka :
"La récente pandémie du Covid-19 et les crises tant médicale, économique que psychosociale qui s’en sont suivies ont eu un impact plus particulièrement marqué sur la santé mentale des jeunes, la catégorie des 13-25 ans étant la plus fortement touchée dans nos pays occidentaux. Cela nous rappelle une fois de plus combien les adolescents sont sensibles, voire modelés, par le contexte environnemental et le discours social dans lequel ils évoluent.
Les jeunes souffrent en fait aujourd’hui de la maladie de notre société actuelle. Le petit d’Homme a besoin d’être humanisé à travers une éducation appropriée pour devenir un être sociable capable de vivre avec les autres, et trouver du sens à sa vie. Notre société semble avoir, elle aussi, besoin d’être réhumanisée, pour rééquilibrer les priorités du vivre ensemble et être capable d’offrir, entre autres à ses jeunes, le cadre, l’espoir et le sens dont ils ont besoin pour vivre. Donnons-leur les outils d’une réhumanisation qui ait un avenir. Face aux nouveaux enjeux de ce monde, il nous faut une nouvelle équité sociale pour les adultes et une nouvelle école pour les jeunes."
