[Glané] Harcèlement scolaire : faut-il vraiment exclure les coupables ?

Un article de Slate "Harcèlement scolaire: faut-il vraiment exclure les coupables?" interroge la nouvelle proposition du ministre français de l'éducation qui vise à exclure systématique le harceleur en cas de harcèlement. Cela témoigne surtout de la difficulté des adultes à prévenir ce phénomène et la capacité des écoles à instaurer un climat scolaire plus respectueux de tous. "Les recherches montrent la diversité du phénomène et l'importance de la prévention dans ce domaine. Pourtant, il est encore pris dans un regard simplificateur binaire entre harceleur et harcelé, auteur et victime, avec une dimension moralisatrice qui empêche parfois de comprendre la complexité des processus psychologiques et sociaux sous-jacents dont la prise en compte permettrait de traiter le sujet de manière profonde et pérenne."

A l'opposé de cette vision clivée, « Réhumaniser les liens d’éducation » est la proposition développée dans l'article pour repenser le climat scolaire et prévenir la violence entre enfants dont le harcèlement.  

Pour permettre de développer l'empathie et le sens moral chez les enfants et donc soutenir la prévention du harcèlement, yapaka propose le dispositif "Les ateliers de la pensée joueuse" en s’appuyant essentiellement sur trois leviers :

  • Par le jeu, les enfants sont invités à éprouver une grande variété d’émotions par l’expérimentation émotionnelle de rôles différents : agresseur-victime-tiers (sauveur, redresseur de torts, observateur).
  • Le changement de places soutient le développement de l’empathie et suscite progressivement des attitudes d’empathie face à la souffrance d’un autre.
  • La construction collective de l’histoire et l’obligation de changement de rôles soutiennent un processus de socialisation qui intègre la dimension de l’égalité. Peu à peu, l’enfant passe du JE au NOUS.

Cette animation s’intègre dans le programme scolaire dès l’école maternelle et ne demande aucun moyen budgétaire supplémentaire. Les séances de 40 minutes s’organisent par demi-classe tout au long de l’année académique. Soutenant  6 objectifs scolaires (s’approprier le langage, se socialiser,  agir et s’exprimer avec son corps, solliciter l’imagination, s’approprier une culture de l’écrit, prévenir les stéréotypes de genre notamment), cette animation consiste bien en une activité pédagogique et non une activité de plus à intégrer.

En démarrant dans une seule classe, le dispositif essaime ensuite dans l’école entière en soutenant un climat ou l’adulte est sollicité par les enfants en cas de conflit.  

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