[Extrait de livre] Trois conséquences possibles

[...] Si un jeune agresse ou humilie sans raison ses camarades, c’est souvent pour tenter de se débarrasser sur une victime de la figure battue et humiliée qui l’habite.
Sa violence est d’abord une façon de se protéger contre le risque de s’identifier à une posture victimaire qui le terrifie parce qu’il l’a vécue dans la réalité sur un mode catastrophique. Il lui faut à tout prix en repousser l’éventualité, et, pour cela, il rejette loin de lui tout ce qui pourrait, de près ou de loin, ressembler à de la passivité. C’est comme s’il se disait : « La passivité, c’est la mort. Je ne suis vivant que de me révolter et de combattre, encore et toujours. »
C’est pourquoi les enfants qui ont été victimes de traumatismes ou de maltraitance, et qui se sont orientés vers des comportements agressifs, ne sont sensibles à aucune punition. [...]

in Le Jeu des Trois Figures en classes maternelles, Serge Tisseron, pp. 13-14, Temps d'arrêt, yapaka, octobre 2010

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