Extrait du livre " être parents c'est..."
Tout le monde connaît le petit rituel du soir qui préside à la mise au lit du jeune enfant. Repas, bain, brossage des dents, pipi, verre d’eau, histoire, bisou, doudou, … chaque famille crée l’enchaînement qui lui convient et l’endormissement du chérubin s’en trouve souvent facilité.
L’arrivée de la nuit, c'est-à-dire de l’obscurité et de la solitude, provoque une certaine anxiété (à laquelle d’ailleurs nous n’échappons pas toujours non plus). La répétition d’une séquence identique, chaque soir, rassure l’enfant, fait repère pour lui, inscrit le corps qu’il est dans son environnement familier et dans le moment précis où il va dormir… Il sait que le moment est venu pour lui de se retrouver seul dans sa chambre, éveillé dans son lit jusqu’à ce qu’il glisse dans le sommeil.
Chaque année, mes parents nous invitent tous les cinq, une semaine à la mer: depuis douze ans, nous allons donc à la même plage, dans le même appartement, à la même période. J'avoue en avoir un peu assez. L'autre jour, j'ai demandé à mes enfants s'ils ne préféraient pas changer de lieu. Tollé général. Laure a revendiqué ses 'habitudes', Julien ne voulait pas rater les petits voisins et Anaïs a décrété que les glaces et les gaufres étaient bien meilleures là que n'importe où ailleurs.
Je me suis donc résigné... au nom du rituel des vacances et du sentiment de sécurité que cela semble apporter à mes enfants.Je travaille dans une crèche où se déroule chaque quinzaine un 'atelier-lecture': une animatrice vient montrer des livres aux enfants de 18 mois à 2 ans et demi. Elle feuillette le livre face au groupe en mimant, en chantant, en rebondissant sur les réactions. Pour ce faire, le groupe s'assied sur un tapis qui ne sert qu'à ça, et qu'on roule le reste du temps. Les enfants qui ne sont pas intéressés peuvent aller jouer plus loin, mais ceux qui veulent écouter l'histoire savent qu'ils doivent rester assis sur le tapis; c'est ce rituel qui rend possible l'activité pour le groupe. Il ne faut pas plus de trois séances pour que les plus petits aient bien intégré la chose. Dès que l'animatrice ouvre la porte, ils se précipitent vers le tapis pour l'installer et s'asseoir dessus. Et pourquoi ne pas créer ce rite aussi à domicile?
Tous les matins, durant les vacances, mon père s'en va chercher les 'pistolets' accompagné de mon fils. Un moment que celui-ci ne raterait pour rien au monde. Que se disent-ils en chemin? Personne ne sait... Mais mon père est heureux de vivre ce moment et mon petit est content de rendre heureux son grand-père. Tout simplement.