Un entretien avec Claire Meersseman (04:46), psychologue clinicienne.
Les intervenants de première ligne qui accompagnent les enfants au quotidien sont parfois confrontés à des situations de maltraitance, ce qui peut être difficile à vivre, mais leur rôle est capital. Tout d'abord, parce qu'ils tissent au jour le jour, avec ces enfants, des relations exemptes de violences, ce qui constitue pour eux une expérience restauratrice. Ils bénéficient d'expériences positives qui favorisent leur développement d'enfant.
Aussi, face à ces situations, il est essentiel que chaque professionnel, intervenant, connaisse son cadre de travail et les limites qui y sont liées.
Dans les dynamiques familiales maltraitantes, on observe deux grands types de familles : les bruyantes, débordantes et celles plus silencieuses, qui se taisent, se cachent. La première forme a tendance à provoquer chez le professionnel, en miroir à cette dynamique, une surréaction, des excès de vitesse dans les étapes à suivre... Tandis que l'autre forme, face à des parents silencieux, qui fuient... le professionnel sera parfois tenté de tout abandonner, de fermer les yeux sur la situation.
C'est pourquoi, il est capital de ne jamais rester seul face à toute situation de maltraitance et de solliciter le réseau existant pour penser ensemble à l'aide à apporter.
