Un entretien avec Jean-Paul Matot (04:15), pédopsychiatre.
Les concours de mini miss sont préjudiciables au développement de l’enfant.
L’énoncé « mini miss » montre comment l’enfant est pris dans l’idée qu’il serait un adulte en miniature. Or, le monde de l’enfance relève d’une toute autre réalité. Le jeu notamment est pour l’enfant un levier de développement où il s’essaye au monde, il imite l’autre, l’adulte… mais à la manière de l’enfant. Le déguisement à ce titre est privilégié par l’enfant pour jouer une autre identité, pour endosser le costume de son personnage préféré. Alors que les mini miss relève d'une réalité où l’enfant est happé dans le monde de l’adulte avec ses propres règles qui contreviennent à l’enfance.
Ainsi, la culture des concours, de la compétition, de la rivalité, de la performance nuit au développement de l’enfant qui n’a pas le droit à l’erreur. Pris dans l’attente d’un standard modélisé sur l’adulte, l’enfant ne peut poursuivre son rythme personnel d’accès à la culture, à la symbolisation…