Un entretien avec Isabelle Roskam (05:35), docteure en psychologie.
La parentalité positive comporte deux volets : la bienveillance et la pose d'un cadre, de limites structurantes. Or aujourd'hui, certains excluent tout ce second volet et voient dans la pose de limites une forme de violence. C'est cette forme de parentalité, qu'on pourrait qualifier d'exclusivement positive, qui peut mener à une grande fatigue voire à un épuisement parental. Ce dévoiement des principes de parentalité positive vient du fait que les violences éducatives ordinaires sont décriées, en ce compris toute forme de frustration, de mise de limites qui sont d'emblée perçues comme violentes. Dans cette vision, l'enfant a en lui tout ce qu'il lui faut, il est capable d'identifier ses besoins, ses émotions et l'adulte ne serait là que pour l'aider à le révéler.
Un enfant à qui on ne met pas de cadre, qui a face à lui des adultes qui n'incarnent pas d'autorité, de limites risque de devenir agité, turbulent, présentant des comportements problématiques et de ce fait devenir une source de grande fatigue pour ses parents démunis. La pose d'un cadre est une nécessité pour un enfant, il a besoin d'avoir en face de lui des adultes qui lui indiquent quand il prend la mauvaise direction, quand ses comportements sont à l'encontre de ce qui est permis dans une société donnée, de ce qui fait valeurs communes.
