Longtemps la violence des adolescentes, des femmes et des mères est demeurée un phénomène improbable et impensé. Le fait d’être de sexe féminin était antinomique à l’emploi de la violence et son usage était réservé aux hommes et aux garçons. Aujourd’hui, le voile est levé et l’on s’interroge sur la violence agie par des jeunes filles ou par des femmes adultes : des mères infanticides, maltraitantes ou auteures de violences sexuelles, des jeunes filles délinquantes, radicalisées parties rejoindre les combattants du djihad ou même des femmes meurtrières.
Comprendre les circonstances et le sens des actes violents commis par la population féminine permet de penser ce qui relève de l’impensable. Ce texte tente d’établir, s’il en existe, des spécificités en jeu et fournit aux professionnels des clés d’analyse pour mieux agir sur ces violences ou les prévenir.
Sommaire
La violence des femmes : un phénomène rare ou occulté ?
- Une violence féminine rare ?
- La construction du genre
- Une violence féminine masquée
- Le paternalisme judiciaire
- Un cas d’étude : les femmes nazies
- La réaction sociale
- Réponses à la violence féminine
- Contrôles et contraintes
Femmes délinquantes et violentes : formes et processus
- Infanticides
- Maltraitances
- Les limites de l’amour
- Emprises
- Pressions et endoctrinement
- Violence et plaisir
- La promotion sociale
- Quand la violence répond à la violence
- Légitimes défense
- De la petite fille maltraitée à la femme violente
- Les adolescentes et le recours à la violence
- Des jeunes filles fragiles
- Les filles des quartiers
- Les filles radicalisées ou djihadistes
- Les tensions de la violence au féminin
Addendum :
A lire,
- page 40, 3ème phrase :
L' Histoire fourmille également de cas où la femme violente fut une petite fille violentée, si bien que sa violence agie peut-être comprise comme l'effet des violences qu'elle a subies lorsqu'elle était enfant ou adolescente, et ces violences originelles ont pu être redoublées par celles qu'elle a continué à subir à l'âge adulte.
- page 54, dernière phrase :
La réticence du recours à la violence par les femmes qui domine à notre époque traduit la forte réprobation sociale, morale et légale qui affecte toute forme de violence dans les sociétés modernes, quel que soit le sexe de celles ou ceux qui en font usage.