[Mise à jour 23-05-2017]
Attentats : le rôle des professionnels de l’enfance
Depuis ce matin, la proximité des évènements dramatiques plonge chacun dans l’inquiétude. C’est bien normal d’être bouleversés et en difficulté pour donner sens aux événements et à ce qu’il suscitent en nous.
Comment réagir de notre place de professionnels de l’enfance ?
En tant que professionnels qui accueillons les enfants, nous seront particulièrement sollicités, tant par les enfants eux mêmes que par les questions et l’inquiétude des parents; à ça vient se mêler notre propre anxiété.
Si un temps de parole est nécessaire entre adultes, pour se réconforter les uns les autres, pour rassurer nos proches, il est également important de parvenir à rester centrés sur notre mission habituelle, de soin, d’éducation, d’enseignement …
Pour l’enfant, l’inquiétude naît essentiellement de l’angoisse vécue par son entourage: parents ou professionnels. Si un temps entre adultes est nécessaire pour apaiser la tension et ressentir la solidarité (il sera peut être utile de prolonger la pause café), la nécessité pour l’heure est de rester centrés sur l’enfant et notre mission habituelle. Prenons notamment un soin tout particulier au moment de l’accueil de l’enfant et de son départ.
Les besoins de l’enfant, son rythme, sa compréhension des événements ne sont pas ceux de l’adulte. Rester à son écoute, sans le devancer est essentiel. Soyons attentifs à tout ce qu’il nous dit dans ses mots, ses silences, ses questions...
Vous trouverez plus d’informations sur la page suivante qui sera mise à jour « Comment aider les enfants en cas d’événement tragique ? ».
Ressources:
Texte "Comment aider les enfants en cas d’événement tragique ?" quelques pistes sont ouvertes pour aborder cette question avec nos enfants.
Mais aussi, ailleurs sur le web :
[Cette page est mise à jour - N'hésitez pas à partager vos ressources]
- 16/01/15 : Sophie Marinopoulos (psychologue et psychanalyste, spécialiste de l'enfance) via deux courtes vidéos revient sur deux sujets : "Que dire aux enfants" en fonction de leur âge (de la maternelle à l'adolescence) et "la minute de silence et ses alternatives pour les enfants" là aussi elle revient sur ce qui peut prendre sens en fonction de l'âge des enfants auxquels on s'adresse.
- 16/01/15 : Marie Rose Moro, psychiatre, explique dans une interview à Libération "comment trouver les mots pour parler aux plus jeunes: «Il ne faut pas dire aux enfants que ça ne se reproduira plus mais (...)»
- Sur son blog, Béatrice Copper-Royer invite à reprendre et à travailler la question avec les adolescents en Janvier 2015 et en Novembre 2015
- 19/11/15 : La revue Le Furet (Petite enfance et diversité) a publié un communiqué "Construire la sécurité malgré l'horreur" à destination des professionnels de l'enfance: il comporte 7 points d'attention pour les petits et tout-petits.
- Nadia Daam dans un article publié sur Slate sous le titre "Comment parler des attentats à ses enfants" souligne qu'en tant que parent "Vous avez le droit d'être tristes, et même de pleurer."
- Le Huffingtonpost publie une émouvante conversation mère-enfant après l'attentat "Maman, il s'est passé quoi à Charlie Hebdo?" et donne la parole à une prof de collège, où il y a une forte communauté musulmane. "Ce fut ma plus dure journée de prof" témoigne t-elle dans l'article "Comment parler de Charlie Hebdo à l'école?"
- Le site la Souris Grise rassemble une foule de liens sur lesquels parents et professeurs peuvent s'appuyer pour aborder cette actualité.
- Dans les cours de récré et avec les enseigants, le sujet sera abordé bien sûr. Si vous êtes enseignant, vous trouverez d’ailleurs ici une fiche pédagogique rassemblant des conseils pour traiter le sujet avec vos élèves. Pour tous, Parents 3.0 liste également dans un billet les principaux articles qui vont aider parents et enfants à parler de cette actualité douloureuse.
- 12/01: Sur vousnousils, magazine de l'éducation: Claude Halmos, psychanalyste, a expliqué samedi, sur RTL, comment parler des attentats à son enfant.
- 14/01 Dans Le Monde, JMG Le Clézio, Prix Nobel de littérature, adresse une lettre à sa fille
- Sur Ouest-France, Serge Tisseron (psychanalyste) et Claude Almos, psychanalystes, proposent eux aussi quelques pistes pour trouver les mots quand il s'agit de parler de l'attentat avec des enfants.
- Sur l'Obs, Hélène Romano il ne faut pas cacher aux enfants la gravité du drame. Mais l'expliquer
Ressources pédagogiques pour tous:
- Libération consacre une édition spéciale de son format "le petit Libé" destiné aux 7-12 ans à reprendre les différentes questions qui animent les enfants de cette tranche d'âge.
- Le JDE (9-14 ans)
- Astrapi propose deux pages "Attentats de Paris : comment répondre aux questions des enfants?"
- Le site outilstice.com propose de partir de 60 illustrations pour évoquer les attentats une selection d'images qui proviennent d'un dossier public créé par @gallisse dans DropBox pour collecter et partager les images tracées suite aux attentats.
- Le moteur de recherche poussieresdestoiles.fr propose une sélection de sites adaptés aux 8-13 ans qui leur permet d'accéder à de l'information à propos des attentats en fonction de leur âge.
- Plus décalé que pédagogique, CharlieHebdo expliqué aux enfants, par Julien Neel
Des pistes de travail, de réflexion pour les enseignants :
- 23/03/16: Les éditions Averbode publient trois fiches "Comment parler des attentats de Bruxelles avec vos élèves" en fonction des classes d'âge.
- 16/11/15: Beaucoups de ressources sont disponible sur le site "Le café pédagogique" dont l'Edito soutient la place primordiale des enseigants : " (...) Lundi, les enseignants vont porter leur vrai manteau. Celui du transmetteur de connaissances qui éclaire, aide à comprendre ce qui se passe. Et celui de l'adulte qui rassure, qui ouvre des horizons de solidarité, d'espoir, de vie. (...)
- 16/11/15: "Des ressources pour parler avec les enfants", Cahiers pédagogiques
- 16/11/15: "Comment parler des attentats de Paris aux élèves ? Des profs témoignent", Rue89
- La page de ressources du Ministère français de l'Education Nationale Janvier 2015 // Novembre 2015
- 16/01/15: Philippe Meirieu, pédagogue insiste sur l’importance de “proposer aux jeunes des causes nobles, généreuses”. Vidéo de 14 minutes. On lira aussi sa chronique Pour que nos émotions soient vraiment démocratiques ! et en novembre 2015 son texte : Prendre soin de l'humain
- 10/01/15: "Les professeurs ne connaissent pas grand-chose à l’islam" sur Rue 89, entretien avec Olivier Bobineau , sociologue des religions, qui propose de combattre le « choc des ignorances ».
- 11/01/15: Dans une chronique sur Huffingtonpost, Serge Tisseron invite les établissements scolaires à organiser "des cours sur l'histoire de la caricature, et des concours pendant lesquels les élèves pourraient traiter leurs enseignants, entre autres, exactement comme les personnalités politiques et religieuses le sont dans Charlie Hebdo." Il fait également la différentiation entre humour et ironie.
- 12/01/15: Sur Reporterre, le philosophe Patrick Viveret suggère de pratiquer "ce que l'on appelle la « construction de désaccord ». C'est-à-dire différencier ce qui est de l'ordre du malentendu et ce qui est de l'ordre du véritable débat. Ensuite, ce mouvement citoyen est traversé par une quantité de débats, de divergences. Il doit donc construire une conflictualité non-violente, comprendre que le conflit, non seulement n'est pas la violence, mais qu'il est l'alternative à la violence. La violence se produit d'autant plus que des conflits n'ont pas été détectés à temps. Il faut donc définir la démocratie comme l'art de transformer les ennemis en adversaires. Ne plus être dans l'éradication des ennemis. Ce sera décisif pour ce mouvement citoyen en émergence.
- 13/01/15: Sur son blog, Bernard Collot, invite à Sortir du piège du « éduquer à » "Encore une fois, nous sommes quelques-uns à dire et redire dans le désert que ce qui éduque, c’est-à-dire ce qui contribue à ce qu’un enfant devienne tel ou tel adulte, c’est tout l’environnement physique et social dans lequel il vit. Nos attitudes, nos comportements, ce que les institutions imposent, ce que les habitus font prendre pour vérités, ce à quoi les uns et autres sont soumis et se soumettent passivement, etc. C’est l’interaction avec cette masse d’informations qui éduque, et les scientifiques nous disent aujourd’hui que c’est neurobiologique, que c’est comme cela que se construit le cerveau qui pilote chacun. " L'exemple c'est nous, quoi ...
- 13/01/15: Pour le sociologue François Dubet, face à un élève qui dit soutenir les assassins, il faut discuter et non punir. Mais cela doit être la parole de l’institution scolaire, pas de profs isolés A son article sur Rue89 #JeNeSuisPasCharlie : « Les profs ne savent pas comment réagir », Tonton Diabolo se remémore sa folle jeunesse et propose un point de vue décalé, un souvenir de jeunesse concernant une autre minute se silence (toujours sur Rue 89 « C’était juste pour faire chier le prof symbolisant l’autorité fasciste »)
- 15/01/15: Marcel Gauchet, historien et philosophe revient sur les ondes de France Inter sur les questions de liberté d'expression et du rôle des enseignants chargés d'aborder ces évènements dramatiques avec leurs élèves adolescents.
- 17/01/15: Sur son blog, Jacques Liesenborghs interroge La faute à l’Ecole ? Trop facile... "C’est donc bien plus sur la citoyenneté au quotidien qu’il faut miser. Et ça ne coûte pas cher ! Sinon en temps à y consacrer. Mais cela demande une vigilance permanente et parfois des changements de pratiques, voire de mentalité."
- 18/01/15: Travailler Voltaire, par exemple Fanatisme, par François-Marie Arouet, sur le blog de Paul Jorion
Que recouvre la formule « liberté d'expression », et où s'arrête-t-elle ?
« Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? Qu'est ce que le blasphème? etc... De nombreux articles creusent la question et sont un bon départ pour travailler avec les élèves notamment sur la législation en vigueur en Belgique. Par exemple : Le Monde publie un très bon dossier sur ce thème. Et dans Le Point, on lira l'interview de l'avocat Emmanuel Pierrat "France : un principe de liberté d'expression, 400 textes de censure"
Des témoignages d'enseignants
- 17/11/15: Attaques : en CP, "sur 26 élèves, 20 n'étaient au courant de rien" par Bruanne, @sinaute sur le site d'Arrêt sur image
- 08/01/15: Comment parler aux élèves de l’attentat de Charlie Hebdo ? Des profs racontent sur Rue89 comment ils ont parlé de Charlie Hebdo à l’école : « Ils sont intelligents, mes élèves »
- 10/01/15: Sur Global Voices Des élèves rendent hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo par des dessins
- 10/01/15: Mattea Battaglia et Benoit Floc'h pour Le Monde: A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous « Charlie »
- 10/01/15: L'Express: que faire quand des élèves défendent des terroristes?
- 10/01/15: Slate : Ne nous étonnons pas de ce que les profs entendent dans les écoles sur Charlie Hebdo
- 10/01/15: La très belle lettre de Marie, enseigante : "Pour mes élèves de Seine Saint-Denis" et une autre lettre de Catherine Robert, Isabelle Richer, Valérie Louys et Damien Boussard, également enseignants
- 11/01/15: Sur Slate Une professeure de collège défend ses élèves de Seine Saint-Denis face aux généralisations
- 14/01/15: Chouyo: Mes élèves, un drame et des mots
- 15/01/15: On lira sur aggiornamento hist-geo les échanges d'enseignants d'histoire et de géographie, ils ont fait leur la belle formule "La pédagogie de l’urgence ne libère que de l’écume" (Tribune sur Médiapart)
Santé mentale
- 12/01/15: Pour Fethi Benslama, psychanalyste, on ne peut pas parler en terme de pathologie et il estime nécessaire de reconnaitre l'appel au djihad comme un délit (Vidéo AFP 2 minutes)
Lol
- Samia Orosemane : Merci de choisir une autre religion.
Et bien sûr, à disposition des établissements scolaires, les équipes mobiles et services de médiation scolaire:
Le Service des Equipes mobiles est un dispositif de la Fédération Wallonie Bruxelles qui intervient dans les écoles primaires et secondaires, notamment
- en cas de situation de crise dans l’école, c’est-à-dire, une situation affectant l’établissement scolaire à la suite d’un fait précis ;
- afin de permettre la reprise du dialogue au sein de l’établissement scolaire qui a connu une situation de crise ;
- de manière anticipative, au cas où l’équipe éducative souhaite se préparer à réagir en situation de crise.
Les demandes d’intervention doivent être adressées par le chef d’établissement ou du Gouvernement dans les établissements organisés par la Fédération Wallonie-Bruxelles et du pouvoir organisateur dans les établissements subventionnés.
- La demande d’intervention doit se faire par fax, par courriel ou par courrier à la Direction générale de l’Enseignement obligatoire.
- Emeline THEATRE : equipemobile@cfwb.be - Tél: 02/690.83.13 - Fax: 02/600.09.75 - En cas d’urgence uniquement : 0473/94.84.11
- Tout courrier peut être envoyé à : Madame Lise-Anne HANSE, Directrice générale de l’Enseignement obligatoire Bâtiment Les Ateliers - Rue Adolphe Lavallée,1 - 1080 Bruxelles (Molenbeek-Saint-Jean)
Le Service de Médiation scolaire est un dispositif de la Fédération Wallonie Bruxelles offert aux écoles secondaires.
- La médiation vise à favoriser, à conserver ou à rétablir le climat de confiance qui doit prévaloir dans les relations entre élèves, entre élève(s) et professeur(s) ou entre élèves et familles et l'établissement scolaire. Dans un espace de médiation proposé aux acteurs, le médiateur invite au dialogue, à l’échange de point de vue et permet aux parties de chercher leurs propres solutions aux difficultés et tensions vécues.
- Le service de médiation scolaire peut être sollicité par toute personne ayant un lien direct ou indirect avec l’école pour toute difficulté relationnelle.
- Les demandes de médiation peuvent être adressées à médiationscolaire@cfwb.be ou en contactant un des coordonnateurs :
- Pour la Wallonie : Thérèse LUCAS, therese.lucas@cfwb.be, Tél: 02.690.83.69 Gsm: 0473.94.64.55
- Pour Bruxelles : Juliette VILET, juliette.vilet@cfwb.be, Tél: 02/690.88.66, Gsm: 0479/65.16.60 OU Claude PRIGNON, claude.prignon@cfwb.be, Tél. : 02/.690.88.65, Gsm : 0473/ 54.36.13