La civilité au-delà des règles de savoir-vivre s’ancre dans la relation aux autres. Le « vivre ensemble » se heurte donc à notre subjectivité, notre seuil de tolérance, notre souci de l’autre et notre confiance en lui. Aussi, l’environnement notamment institutionnel participe aux conditions pour que faire confiance, se montrer patient, s’exposer à la bonne volonté d’autrui ne voue pas ceux qui s’y prêtent à de perpétuelles déconvenues.
Les discours communs dénonceraient aujourd’hui une crise du lien civil : déclin des valeurs, vacillement des normes, fin du respect des règles. L’incivilité serait le symptôme d’un rapport réfractaire aux règles et à la collectivité, et affiliée aux formes de délinquance et de criminalité. Ces conduites déviantes seraient le fait de populations stigmatisées jugées « inciviles », qu’on oppose à ceux qui seraient les honnêtes gens bien élevés.
Ce livre montre une réalité plus complexe et ouvre des pistes pour les professionnels aux prises avec les conflits d’usages et les ratés de l’échange civil.
SOMMAIRE
Vivons-nous un « malaise dans la civilité » ?
- Qu’en est-il réellement des faits ?
L’incivilité ou le cadrage sécuritaire des problèmes de civilité
- Comment cette configuration du problème s’est-elle imposée ?
Aux sources de la préoccupation pour les incivilités : la théorie de la vitre brisée
Qui vole un œuf vole un bœuf : risques d’engrenage et répression « précoce »
Définir les incivilités
Facteurs identifiés dans l’émergence des incivilités
Les incivilités, signes d’un rapport réfractaire aux normes ?
Des limites du concept d’incivilité
Les disputes de civilité
Pourquoi est-il si difficile de demander des comptes à autrui en matière de civilité ?
Fragilité de la présomption de confiance dans les interactions civiles
Au cœur de la civilité : manifester bonne foi et bonne volonté. L’exemple des excuses
La figure peu sympathique du donneur de leçon
Péripéties de la civilité : le rôle sous-estimé des institutions
La légitimité de l’ordre civil
Conclusion
Bibliographie