Des chaînes pour bébés âgés de 6 mois à trois ans s’installent actuellement dans les foyers sous un argument éducatif. Le psychiatre Serge Tisseron soulève ici les questions qu’elles posent, notamment du point de vue de la santé mentale du tout petit.
En détournant le bébé d’activités qui engagent ses cinq sens, l’écran ne risque-t-il pas de l’éloigner d’une conscience de son propre corps et de perturber son rapport à lui-même et aux autres ? Que deviennent les processus d’attachement et d’identification face à un écran ? Les héros des programmes pour enfants deviendront ils leurs tuteurs et leurs guides, notamment pour la consommation de produits dérivés ? Et entre l’enfant qui regarde beaucoup la télé et l’adolescent scotché devant ses jeux vidéo, existe-t-il une continuité ?
Tous ces problèmes engagent la question de savoir quel type d’individus nous souhaitons pour la société de demain.
Les professionnels de l’enfance ont un rôle majeur à jouer dans la réponse à leur apporter.
SOMMAIRE
Le mythe des « programmes adaptés »
- Une emprise en quatre épisodes
- Des arguments contestables
La télé avant trois ans
- L’impact de la forme
- La séduction télévisuelle
- Les quatre sources de la violence des images
- La télé perturbe la construction de la représentation de soi
- La télé retarde le langage
- Apprendre à regarder autrement
Le formatage des cerveaux
- Le pouvoir du présentateur
- Des modèles sexués et conformistes
- La télé méduse
- L’enkystement des premières identifications
Conclusion
Bibliographie
Une campagne de yapaka
Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste, directeur de recherches à l'Université Paris X. Il a notamment publié Virtuel mon amour, Ed Albin Michel
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