L’effritement de l’État social conjugué à un mouvement de privatisation déporte les secteurs de l’aide et de l’éducation vers une logique de rentabilité et d’évaluation. En conséquence, il est plus que nécessaire de valoriser l’essence du travail social qu’est l’art de l’ordinaire et de soutenir la valeur fondamentale d’hospitalité des métiers de la relation. Si l’art de l’ordinaire peut se définir comme pratique de terrain, l’hypothèse de ce texte est de développer « la volonté artistique » comme le mouvement qui lui donne son élan, son impulsion. En ce sens, la volonté artistique constitue une position éthique qui offre un respect des rythmes de l’humain face aux accélérations modernes, aux cultes de l’évaluation et de la mesure de qualité. La volonté artistique nécessite d’être attentifs à l’écoute du temps de chacun, le temps comme attention à l’histoire biographique de chaque personne accueillie et aidée. Continuellement vivifier le travail social relève d’un défi ambitieux.
SOMMAIRE
- Le tournant du travail social
- Alors que proposer ?
- La bricole
- Hasard ou coïncidence ?
- L’ironie
- Analogie, métaphore et humour
- Un exercice de soi, dans la pensée
- Des arts de faire aux stratégies de civilité
- De l’art de l’ordinaire comme processus
- d’émancipation sociale
- Position éthique
- Un mur mou
- Une éthique d’hospitalité
- L’empathie méthodologique
- L’engagement raisonné
- Expériences partagées
- Le temps est à l’écoute
- Bibliographie