Aborder la question du vieillissement, c’est comme tenter de démêler une pelote de laine. Au début, on en voit un petit bout. Plus on tire, plus on en sort des aspects insoupçonnés au départ... Le vieillissement est une question très fine et très subjective où il est difficile de différencier les questions de souffrances, d’âge et de pertes.
Malheureusement, il est coutume de présenter le vieillissement comme déficitaire. Il est possible que cette clinique nous renvoie à nos propres craintes de la mort et celles de nos proches.
Cela ne nous demande-t-il pas de porter un regard autre sur la planète “Vieillesse» en redéfinissant le champ de cette clinique et en saisissant les convocations subjectives qui se dessinent dans le vieillissement?
Aujourd’hui, n’est-il pas grand temps de considérer cette clinique d’une toute autre façon ?
Une clinique où apparaît le temps où l’activité vient à baisser, une clinique d’un sujet qui se fait de plus en plus âgé, que sa santé se fait de plus en plus déficiente, et reprenant Philippe Meire «quand, dans le cas des personnes âgées, la notion de vulnérabilité paraît tellement évidente qu’elle peut devenir une sorte de «faux ami», source de malentendus et de violences paradoxales par rapport au sujet vieillissant, considéré comme nécessairement dépendant et fragile.»
La Coordination «Personnes âgées» permet à quelques praticiens psycho-sociaux de s’interroger sur le travail en santé mentale avec nos aînés. Séminaires, journées d’études, formations, écrits,… viennent régulièrement témoigner et sensibiliser le tout public et les autres intervenants de la place et du rôle de la personne âgée dans nos sociétés contemporaines. Au fil des rencontres et des exposés cliniques, une réalité commune ponctue les échanges: comment arriver à faire entendre et respecter la parole et les choix de vie des personnes âgées?
Les échanges cliniques réguliers sur le sujet veulent inscrire et défendre la place et la parole de la personne âgée dans une clinique du sujet et dénoncer les carences.
à travers un temps de séminaire, nous voudrions réinterroger cette clinique particulière de la personne âgée dans le secteur de la santé mentale en convoquant les points de vue du juriste, du psychologue, du médecin, du philosophe, de l’artiste...
Nous vous proposons de redéfinir le champ de cette clinique et de saisir les convocations subjectives qui se dessinent dans le vieillissement. La clinique avec les personnes âgées ne diffère pas fondamentalement des situations présentées par les autres usagers. L’âge, la détérioration qui en découle, une moindre mobilisation, une plus grande fragilité affective, l’approche de la mort (la pulsion de mort est à l’œuvre ...), une dévalorisation du présent liée à la mélancolie, en donnent une dimension supplémentaire. En chaque personne âgée, il y a un enfant, un adolescent et un adulte qui demeurent. Mais aussi inversement, en chacun de nous une personne âgée se développe: pouvons-nous dire que nous ne sommes jamais concernés par le sentiment de nos limites, la possibilité de la mort ou le sens de notre vie? Le vieillissement est une blessure narcissique. L’image du «moi » est blessée. La personne âgée vit un décalage entre son appaffrence et son identité.
Et ne l’oublions pas, la personne âgée est avant tout un adulte plus âgé que d’autres, vivant des histoires propres à son histoire ; cette histoire est aussi celle de sa place dans sa famille au sein de laquelle elle s’est construite, porteuse de désirs, de valeurs, d’interdits, de deuils.
Notre matinée propose une réflexion étayée sur notre pratique clinique .Avec et pour le patient, avec et pour les proches, nous cherchons pas à pas, sans brusquer, à retrouver une position d’équilibre qui tienne compte des droits du malade, de l’inquiétude des proches, et toujours, de la nécessité qu’il y a de clarifier notre rôle en vue d’accueillir la position des uns et des autres pour commencer à s’interroger ensemble sur ce qui a conduit à cette situation qui génère tant de souffrance.
9h00 Accueil
9h30 Table ronde 1 : « Psychiatrie hospitalière et personnes âgées, un lien spécifique mais pas généraliste » Cédric van moorsel - Psychiatre, Ariane (service de psychogériatrie de la Clinique St-Jean)/ Astrid Boulet - Psychologue, Clinique St-Jean/ Damien Hombroeck - Psychologue, service de revalidation gératrique, Clinique St-Jean/ Discutants : Régine Cecere - Psychologue et Eric Debersaques - Psychiatre, Groupe Hospitalier La Ramée-Fond’Roy
10h30 Table ronde 2 : « Décliner la rencontre dans le lien» Nathalie Rigaux - Sociologue
Sonia M’zid - Maison Biloba /Amandine Kodeck - Ergothérapeute et référente pour la démence, Maison de repos et de soins Ste-Monique et Responsable CS de Jour/ Discutante : Vinciane Della Faille - Travaileuse Psycho-sociale SSM La Gerbe
11h30 Pause café
12h00 Table ronde 3 : « Services de santé mentale et vieillissement : une clinique de la créativité » Véra Likaj, Psychologue et Claire coeckelbergs - Assistante sociale, SSM Champs de la couronne/ Discutant vincent de mulder (sous réserve)
13h00 Clôture de la Matinée / Isabelle Boniver Coordinatrice Personnes âgées, LBFSM / WOPS
Drink de clôture
Nom
Prénom
Institution
Adresse
e-mail
Tél
Verse sur le compte IBAN BE94 0682 407333 14
au bénéfice de la Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale
la somme de 20 €
avec la mention : Le Lien qui reste - Nom et Prénom
Le paiement valide l’inscription.
Une accréditation a été demandée pour cet évènement.
Bulletin d’inscription à renvoyer à LBFSM -
53, rue du président - 1050 Bruxelles,
par mail à LBFSM@skynet.be
ou à faxer au 02 511 52 76
