Un entretien avec Michèle Benhaïm (03:26), psychologue, dans le contexte du Covid-19.
Il faut aller à la rencontre des adolescents qui eux, de leur côté, n'osent pas dire qu'ils ne vont pas bien. Reconnaître les désespoirs des jeunes comme des appels à l'aide va permettre de mobiliser leurs capacités d'élaboration, de création. Ce qui manque chez beaucoup, c'est un espace de projection de la pensée, condition indispensable pour parvenir à se représenter, et donc à élaborer. Les lieux du collectif (sport, théâtre, cinéma, rap,...) sont des lieux où se partage un objet de désir commun. Pour les adolescents, ce mouvement "d'être avec" représente un besoin nécessaire, sinon le désir s'éteint et la déprime s'installe, avec son cortège d'immobilité, de dépression, d'angoisse, de résignation ... et d'isolement.