Un entretien avec Vanessa Greindl (02:34), psychologue clinicienne, dans le contexte du Covid-19.
Aujourd'hui, peut-être que le défi des institutions est de renouer avec l'humain, avec la part fragile de sa condition. Dans notre société, nous avons été habitués à avoir le contrôle, à avoir des réponses à tout, la crise vient nous confronter à notre finitude.
Quand nous sommes face à une situation nouvelle, qui suscite des questions, des inquiétudes, des angoisses, nous les adressons au politique, aux institutions en exigeant d'obtenir des réponses, des garanties. Face à la situation actuelle, ces institutions n'ont pas de réponse, parce qu'il n'en existe tout simplement pas.
Elles auraient donc tout à gagner à admettre leurs limites, à affirmer qu'elles ne peuvent pas garantir que tout est sous contrôle, que le risque est nul. De cette manière, elles permettraient à tout un chacun de réapprivoiser cette réalité qui est que vivre est un risque, que donner la vie à un enfant implique de supporter ce risque, qu'aucune garantie n'existe face à la mort et que cela fait partie intégrante de notre condition humaine.