Un entretien avec Emmanuel Thill (04:22), pédopsychiatre.
Les phobies sociales, scolaires nombreuses aujourd'hui sont un signe du temps, de l'époque dans laquelle nous vivons. En effet, l'anxiété sociale, dans une société très portée sur l'image, exacerbe la peur du jugement, crée beaucoup de comparaison sociale et vient fragiliser les adolescents dans leur construction. Cette souffrance rend difficile la confrontation aux autres et pousse à s'isoler. En témoignent ces jeunes qui ont trouvé un apaisement durant la crise Covid, pour qui le repli forcé à la maison fut une bulle d'apaisement. Ces phobies témoignent également d'une angoisse de séparation, normalement propre aux jeunes enfants. Pour finir, il y a dans ce repli une sorte de mise à l'abri des dangers du dehors, réels ou imaginés (guerre, crise climatique...). Ces dangers sont aussi transmis par les adultes dont certains sont les porteurs d'une forme de "sinistrose" qui contamine les adolescents et les pousse à vouloir rester dans un cocon, de ne pas grandir, de ne pas se projeter dans la vie d'adulte.
Dans une autre vidéo, Emmanuel Thill, propose des pistes pour inscrire ces adolescents en marge à nouveau dans la cité : les inviter à déambuler en rue avec un éducateur, à se rendre au musée (avec un adulte) pour choisir une oeuvre qui les touche, prendre soin d'animaux...
