Un entretien avec David Lebreton (03:53), sociologue et anthropologue.
L’adolescence signe l’entrée dans la sexualité, le corps devient lieu de sexuation, le jeune doit entrer dans un genre ou le refuser (dans le cas de la transexualité par exemple). Cette entrée dans la sexualité est source de questionnements, d'interrogations : "suis-je normal..."
Véritable matière première, le corps est un champ de bataille parce qu'il faut l'apprivoiser, comprendre qui l'on est, s'essayer dans des personnages différents... Les adolescents qui souffrent, qui sont en manque de sens, projettent généralement leur corps contre le monde. Ils le maltraitent, le malmènent pour tenter de parvenir à le "remplir", l'habiter, ne plus faire qu'un avec ce corps qui leur échappe, qui est comme une entité à part.
La fin des conduites à risques survient généralement quand l'adolescent ne perçoit plus son corps comme un autre mais qu'il l'habite véritbalement.