Un entretien avec Fabien Joly (04:43), psychologue, psychomotricien.
Si, pendant des générations, les enfants ont joué presque exclusivement dehors, aujourd'hui c'est l'inverse qui se produit : jouer à l'intérieur devient la norme alors que jouer dehors l'exception. Si ces deux formes de jeux sont importantes, il est indispensable pour l'enfant de pouvoir sortir, courir dans l'herbe, grimper aux arbres, manipuler du sable, crier, chanter à tue-tête, se salir, se confronter à la nature. Cette vie plus sauvage constitue un ingrédient essentiel à son développement moteur, cognitif, social...
La société d'aujourd'hui surstimule les enfants et paradoxalement leur offre peu d'espace pour évacuer les tensions liées à cette surstimulation, et à l'inverse les contient, les contraint énormément.
Les grands enfants et les jeunes adolescents devraient également continuer à pouvoir marcher pour aller à l'école par exemple. L'exploration du monde extérieur, avec l'apprentissage de l'autonomie qui l'accompagne permet notamment à l'adolescent de se séparer, d'apprivoiser ses peurs, de socialiser (par exemple, quand ils se retrouvent pour aller ensemble au sport).