Un entretien avec Bernard Golse (04:10), pédopsychiatre, dans le contexte du Covid-19.
En dehors de la crise, la promotion de l'éducation positive interroge. En effet, cette éducation donnerait les ingrédients pour être un bon parent et implicitement sous-entend que les autres formes d'éducation seraient négatives. De plus, cela donne l'impression aux parents d'une forme de toute-puissance : le devenir de leurs enfants ne dépend que d'eux, de ce qu'ils font, de ce qu'ils mettent en place. Or, dans la réalité, les enfants sont en permanence en relation avec d'autres adultes (école, loisirs...), d'autre sources d'éducation (médias...) et tous participent à leur développement.
Un risque majeur avec ce type de mouvement social est la dérive d'un soutien à la parentalité vers un contrôle des parents (les bons versus les mauvais).
La particularité de la crise et en particulier du premier confinement, est qu'elle a obligé les parents à assumer tous les rôles (enseignants, animateurs...), à être les seuls référents de leurs enfants. Ce monopole a généré une immense fatigue chez certains parents qui avaient, ont encore, besoin d'aide. Les dispositifs d'écoute, s'ils ne sont pas magiques, leur ont permis de déposer leur ambivalence, leur agressivité... Tout cela leur aura souvent permis d'éviter les passages à l'acte.
A la sortie de la crise, les professionnels auront l'occasion de réaffirmer la nécessité de la co-éducation, de la présence au quotidien d'autres dans la vie des enfants.