Un entretien avec Reine Vander Linden (04:31), psychologue clinicienne.
Avoir un bébé place inévitablement chaque parent dans une situation qui polarise de manière intense les émotions : l'émerveillement face à son bébé qui dort, qui lui sourit, la joie...et les émotions extrêmement négatives que peuvent susciter les pleurs d'un bébé...
Lorsque les pleurs deviennent intenses, les parents peuvent ressentir une violence envers leur bébé. Pour tout professionnel, il est extrêmement important de pouvoir dire aux parents, que ce sentiment d'être à bout, d'imaginer des scénarii violents, est universel, qu'il ne faut surtout pas en avoir honte. Un parent qui peut verbaliser ses émotions violentes, qui est capable de trouver des ressources pour réagir face à ces situations (sortir de la pièce, confier le bébé...) est sans doute moins à risque de passer à l'acte qu'un parent qui culpabilise en silence.
La capacité de pouvoir réagir et faire avec ces émotions difficiles dépend aussi de la manière dont le parent a pu bénéficié ou non, d'un cadre apaisant quand lui même était bébé.