Penser, raisonner et développer son intelligence
Mobiliser son corps permet de mettre ses pensées en mouvement. En agissant sur son environnement, l’enfant construit et affine son raisonnement, partant du plus concret vers les plus hauts niveaux d’abstraction. Jouer et explorer dehors permettent le développement de la pensée scientifique. Par exemple, s’il veut construire une cabane, l’enfant établit un plan expérimental : il observe, se questionne, formule une hypothèse, compare, multiplie les essais-erreurs, analyse, déduit avant de conclure devant une réalisation satisfaisante ou d’abandonner son projet pour le reporter à plus tard. Il réalise des opérations physiques et logicomathématiques en manipulant les matières et les éléments à sa disposition dans les espaces extérieurs et dans la nature. Ainsi, en jouant, il intègre les notions de nombre, de quantité, de volume, de masse, de résistance ou encore d’équilibre des forces.
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Le jeu libre en plein air permet de cultiver la pensée divergente : l’aptitude à formuler de nombreuses réponses à une question et à considérer cette question sous plusieurs angles. Extrêmement utile dans toutes les dimensions de la vie, cette forme de pensée se perd en grandissant au profit d’une pensée convergente, plus linéaire, entretenue, notamment, par le système éducatif classique. La pensée divergente est source de créativité et permet de développer la souplesse d’esprit, la prise en compte d’un plus grand panel de possibles, la recherche de solutions multiples face à un problème rencontré. Les enfants les plus jeunes sont les plus doués pour cette forme de pensée. Ils nous le montrent dans leurs jeux spontanés quand ils font prendre mille et une significations à une branche d’arbre ou à une poignée de glands. La créativité n’est pas réservée aux artistes, chacun peut entretenir sa pensée divergente pour autant qu’il y soit encouragé dès le plus jeune âge.
In Marie Masson, Le dehors, un terreau fertile pour grandir, Temps d’Arrêt n°136, Novembre 2022
