Un entretien avec Pascale Gustin (04:25), psychologue clinicienne, dans le contexte du Covid-19.
Les naissances difficiles telles que la prématurité, une césarienne non préparée, des soucis de santé qui obligent à séparer la mère et le bébé voire le décès du bébé, prennent un retentissement particulièrement traumatique en ce contexte sanitaire. Ces naissances sont très souvent génératrices de culpabilité, d'un sentiment d'échec, de ratage chez les parents. Les équipes médicales sont là pour absorber les effets négatifs d'un tel choc, aider les parents à métaboliser les vécus et soutenir le lien parent-bébé. Durant la crise, cette présence a parfois été mise à mal tant les professionnels étaient confrontés à de multiples difficultés.
Beaucoup de parents sont rentrés chez eux sans oser demander de l'aide, restant seuls avec leurs difficultés.
Quand une naissance est difficile, il est primordial que les équipes médicales invitent les parents à oser demander de l'aide, à parler de leurs difficultés malgré les sentiments de culpabilité parfois à l'oeuvre. Les équipes doivent également pouvoir retourner vers ces parents pour les aider, grâce à la parole, à métaboliser, les soutenir dans l'inscription de ce vécu dans la trame de l'histoire du bébé pour donner du sens à ce qui est arrivé.