La crise des valeurs par laquelle passe notre société occidentale a tendance à en sacraliser une seule : la vie assortie du droit conféré à tout individu, sans égard eu au sexe, de se perpétuer en s’appuyant sur toutes les nouvelles techniques de la science biomédicale si nécessaire. Cette inconditionnalité du droit de l’individu post-moderne ne va pas sans une idéalisation de la maternité. Assortie à des bouleversements sociétaux déjà bien institués – prévalence de la famille dite monoparentale, évaporation des pères, flou, instabilité et conflictualité dans les rôles parentaux – elle nous incite à reprendre comment penser le rôle, voire la fonction d’une mère, comment entendre aujourd’hui ce qui est devenu un concept pour les psychanalystes d’enfants, celui de portage maternel. A l’origine du mot ‘’porter’’ il y a le sens de transporter, faire passer comme l’indique le mot porte ou encore ouvre un espace métonymique dans lequel s’opère pour l’infans des condensations énigmatiques entre un corps jouissant et les premières inscriptions de la signifiance que Lacan nommait d’un seul vocable ‘’lalangue’’. L’hypothèse de grand Autre nous aide à ne pas figer ce temps dans la fiction d’une dyade mère-enfant. L’opération ne réussira que dans la mesure où une mère est elle-même portée, mais aussi divisée, par son désir de femme. Il y a lieu d’interroger les obstacles que la clinique quotidienne ne cesse de nous indiquer pour maintenir ouverte une division qui témoigne à son enfant de la dimension de l’Autre. Si le social d’aujourd’hui confère concrètement à une mère la responsabilité de transmettre la condition langagière à l’enfant, la clinique nous montre, en effet, à quel point cette responsabilité fait symptôme (pathologies du post- partum, troubles de la périnatalité). Cette interrogation sur les conditions nécessaires de ce réalise actuellement un premier portage de l’enfant par la mère, nous souhaiterions l’entrecroiser avec un questionnement sur un deuxième temps, celui de l’après-coup. C’est en effet toute une génération d’enfants, d’hommes et de femmes, portés au quotidien par un désir essentiellement maternel qui vient nous interroger comme analystes. Quelles sont les conséquences d'une telle configuration dans la mise en place du désir, désir que la psychanalyse nous a enseigné à considérer comme désir de l‘Autre, sur la formation des idéaux des sujets contemporains ? Jusqu’où le désir d’une mère peut porter un sujet et comment se construit son au-delà nécessaire? Quelles conséquences pour notre théorisation et notre technique ? S’il est impossible de tirer tous les fils d’enjeux sociétaux aussi majeurs, nous tenterons d’en tirer quelques-uns au cours de ces journées.
Avec les participations de : M. Bergès, S. Calmettes, P. Cacciali, R. Chemama, M. Couvert, M. Darmon, D. De Brouwer, Ch.Dubois, A. Joos de ter Beest, M.C. Laznik, J.P. Lebrun, M. Lerude, A. Malfait, Ch. Melman, L. Sciara.
Inscriptions préalables impératives avant le 16 mai auprès du secrétariat de l’Association Freudienne: secretariat@association-freudienne.be Lunch sur place dimanche midi: supplément de 25€ P.A.F. : 125€ - Etudiants: 50€ (Règlement sur place ou via le compte de l’AFb : BE03 2100 6698 1784)
