La pratique psychiatrique relève du métier, celui-ci consiste à déployer un « art clinique » afin de répondre de la souffrance psychique, de la maladie mentale, des symptômes, voire de demandes sociales.
Un tel exercice implique une obligation de moyen, une responsabilité de produire le meilleur répondant. Cependant, l’engagement de l’artisan clinique implique aussi
- la responsabilité du choix des moyens et du fil rouge qui prévaut quant à l’articulation de démarches singulières,
- le courage de ne pas renoncer à son véritable « objet », c’est-à-dire de se tenir à hauteur réelle d’un sujet,
- le refus de laisser son acte être inféodé par des logiques systémiques qui dénieraient le sujet.
Nous reprendrons quelques points chez Freud et Lacan où ils décident non pas d’une opposition simple entre psychiatrie et psychanalyse, mais plutôt de la nécessité d’une autre modalité d’être psychiatre. La psychanalyse n’ajoute pas aux différents savoirs avec lesquels le psychiatre compose son art, mais elle le convoque à une orientation et une éthique quant à la mobilisation des différents savoirs afin de tisser sa pratique, et être à la hauteur de son acte, selon une éthique du sujet, des vérités et du Réel.
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Antoine Masson est psychiatre et psychanalyste. Il est professeur émérite et invité de l’UCLouvain (école de criminologie) et professeur honoraire de l’UNamur (département de philosophie). Il a travaillé au sein du département Adolescents et Jeunes Adultes du Centre Chapelle-aux-Champs de 1987 à 2023. Il est formateur au CFCP, certificat UCLouvain de formation à psychothérapie psychanalytique.