Billet invité
Une polémique est née autour d'un article écrit par Jean-Pierre Stroobants (journaliste belge) dans le Monde.
Etablissant un lien avec l'affaire Dutroux, les révélations de pédophilie dans l'Eglise belge et l'accident de car en Suisse, il conclut en parlant d'une "sensibilité à fleur de peau" et de "plaies mal cicatrisées" qui démultiplieraient l'émotion des Belges.
Dans la Libre, il persiste et insiste, tout en disant bien qu'il s'agit d'un avis personnel.
Et si la presse balayait devant sa propre porte en évoquant les éditions spéciales "choc"et les longues heures d'émissions en direct pour ne rien dire sur ce qui est un tragique accident, point? Un martèlement qui, de surcroît, ne sert à rien d'autre qu'à entretenir l'angoisse de tout un chacun.
Quant à la "sensibilité à fleur de peau" à propos des enfants, il est raisonnable de penser qu'elle n'est pas confinée aux frontières belges.
Addendum de yapaka 16-03-2012 - Agence belga
"Si les photos des frères et soeurs sont publiées, mais où va-t-on ? Ils vont devoir reprendre le cours de leur vie." La publication dans certains médias de photos d'enfants victimes de l'accident de car à Sierre et de leurs parents ou proches "va beaucoup trop loin", s'est insurgée vendredi la ministre flamande des Médias Ingrid Lieten (sp.a)."Ce n'est pas parce que ces photos sont disponibles quelque part sur un réseau social que l'on peut les utiliser et les publier", a estimé la ministre, interrogée dans l'émission "De Ochtend" de la VRT radio. "Et d'autant moins si l'on n'a pas pu obtenir l'autorisation" des proches, a-t-elle ajouté.
"Si les photos des frères et soeurs sont publiées, mais où va-t-on ? Ils vont devoir reprendre le cours de leur vie. Ce serait bien pour eux de pouvoir retrouver l'anonymat et tenter de faire leur deuil avec leurs parents. Pourquoi ces photos devaient-elles paraître dans les journaux", s'interroge Mme Lieten.
La ministre flamande souligne que "de nombreuses rédactions doivent faire un rééquilibrage". Elle en appelle à la "nécessaire sérénité". "La presse a un rôle important d'information. Nous souhaitons tous partager ce chagrin. Mais il y a des limites à ne pas franchir", a-t-elle commenté.
Les pouvoirs publics, de leur côté, ont ces dernières années beaucoup investi dans la reconnaissance et l'aide aux victimes, ajoute-t-elle. "Mais tout cela n'a que peu de sens si les médias ne remplissent pas leur rôle".
Ingrid Lieten reconnaît certes la liberté de la presse. "Mais les médias ont eux-mêmes édicté un code de déontologie; je leur demande de le respecter", a exhorté la ministre flamande, faisant part de son intention d'interpeller le Conseil flamand du journalisme.