Dans ce reportage audio dans lequel s'entrelacent témoignages de jeunes et de travailleurs, la RTBF propose une plongée dans le monde de la pédopsychiatrie submergé en ces temps de crise. A l'hôpital Saint-Pierre à Ottignies, dans l'unité de pédiatrie qui propose quelques lits pour des séjours de courte durée pour des enfants et adolescents qui vont mal, on sent que la crise a plongé de nombreux jeunes dans une grande détresse psychologique. Ils témoignent de leur perte d'espoir, leur fatigue, leur envie "de ne plus être là", leur difficulté parfois à exprimer et à comprendre ce qui les a poussés dans un tel état de détresse ou de désespoir.
A Braine, dans un autre centre qui lui accueille autour de 15 jeunes à la fois pour des séjours plus longs (jusque 6 mois), la liste d'attente est immense : 80 jeunes attendent actuellement de pouvoir y faire un séjour. Là aussi, ces jeunes viennent se déposer, tenter de retrouver désir, envie de faire à nouveau des choses, de se projeter. Ces passages dans des lieux de soin permettent aux jeunes de se relier à nouveau à d'autres jeunes, d'être intégrés dans un collectif, de reprendre petit à petit confiance en l'avenir et de se reconstruire.
Le constat est le même dans ces deux unités de vie : les jeunes ont perdu pied avec la crise et l'absence de leurs repères habituels, contacts sociaux... Les profils des jeunes accueillis n'est plus tout à fait le même qu'avant la crise, certains n'auraient probablement jamais connu un tel désespoir sans cette période qui dure depuis maintenant plus de deux ans. Le manque de moyens mis dans la prévention est également souligné. Pour certains, une prise en charge plus précoce par des consultations ambulatoires, des dispositifs de soutien dans les écoles par exemple auraient permis d'éviter l'hospitalisation. Enfin, le manque de moyens des services pour faire face à toute cette souffrance est criant, le réseau est saturé et les jeunes se retrouvent parfois bien seuls.
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