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"Une grande majorité de parents choisissent désormais d’équiper leur enfant de smartphone au moment de l’entrée au collège, au moment de ses premiers pas tout seul en dehors du giron familial, pour accompagner cette nouvelle autonomie. Un outil pour maintenir le lien quand il faut accepter qu’il se distende. Au risque de ne plus réussir à le couper.
"Et maintenant, t’es où ?"
Car, du besoin de sécurité à l’apparition de nouveaux sentiments anxieux, il n’y a qu’un pas. Qui n’a pas imaginé le pire en attendant un message qui ne vient pas ? Attendre des nouvelles, s’inquiéter… c’est le « piège »
"La rue de plus en plus risquée ?"
La rue est de plus en plus vue comme un espace dangereux, souligne la chercheuse Claire Balleys, docteur en sociologie de la communication et des médias. Et cette « croyance populaire qu’il y a de plus en plus de risques » est responsable de la « marginalisation croissante des enfants et des adolescents dans l’espace de la cité dans les pays occidentaux ». Pour la chercheuse, les adolescents trouvent sur les réseaux sociaux l’espace de liberté qu’ils ont perdu en dehors de chez eux : « Si les jeunes passent beaucoup de temps sur leur smartphone, c’est qu’ils ont besoin d’être en contact les uns avec les autres. »
"On les empêche de couper totalement !"
« Aujourd’hui, on est incapable de ne plus avoir de nouvelles de nos enfants pendant cinq jours. On les empêche de couper totalement ! », souligne Claire, qui s’interroge rétrospectivement sur ses coups de fil répétés à sa fille quand elle est partie en colonie ou en séjours linguistiques.
Quand la fille de Valérie (14 ans) est partie pour la première fois en Angleterre, elle a installé Messenger sur son portable : « On se parlait par vidéo tous les jours, je la sentais déstabilisée. On se rassurait mutuellement, moi aussi, j’en avais besoin. Et en même temps, je pense que ça aurait été bien aussi que ce séjour soit pour elle l’occasion d’apprendre à gérer certaines émotions comme le manque, la nostalgie… là, il y avait le téléphone. »
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