Est-ce que «psychanalyser aujourd’hui» ne serait pas la même chose que psychanalyser hier ? En quoi est-ce vrai ? D’ailleurs est-ce vrai ? Et qu’y a-t-il de changé depuis la fondation du Questionnement il y a trente ans? Depuis ses débuts, la psychanalyse fait débat avec le discours de son époque. Avec Freud, le scandale de la sexualité infantile, de la laïcité de la pratique analytique la décalant ainsi du strict abord médical.
Avec Lacan, est accentuée la pertinence anthropologique générale des avancées freudiennes. Au cœur de son enseignement, le Sujet, l’Autre, l’effectivité du désir, la dimension de la Jouissance et du Réel. Ne faut-il pas se demander si la psychanalyse ne fait pas «scandale» aujourd’hui plus encore qu’hier dans le discours moderne, sanitaire et objectivant dans lequel nous baignons, se trouvant ainsi discréditée dans le large public ainsi que dans la formation en sciences humaines. Le discours psychanalytique semble effectivement de plus en plus en décalage avec les objectifs de la science et de la médecine, qui ont pour corollaire une désubjectivation de la souffrance humaine.
Les avancées indéniables des performances médicales ne peuvent se faire sans une négligence du sujet au profit de la maladie avec pour conséquence le développement d’un florilège de psychothérapies pour accueillir la détresse humaine, promettant bien-être et restauration d’un Moi fort et performant. Faut-il rappeler que, pour la psychanalyse, le Moi n’est pas maître en sa maison, que le symptôme ne se réduit pas à un artéfact parasite indépendant de la vérité du sujet, que la «maladie humaine» est prise dans le langage qui articule l’éprouvé du corps et le porte dans la demande, que la Jouissance conditionne la répétition, au risque de la réaction thérapeutique négative. Au sens étymologique, le «thérapeutique» renvoie au «prendre soin», mais est à distinguer du guérir.
À l’heure des réglementations sur la psychothérapie, la psychanalyse s’inscrit comme non réductible au soin tel qu’il est conçu aujourd’hui mais elle n’est pas sans en avoir le souci. Les interventions de cette journée porteront sur ce qui fait le vif de la psychanalyse comme clinique du Sujet et clinique de l’Autre mais «pas-sans» éthique du soin qu’elle a à soutenir dans son acte.
Raymond Aron - Fondateur et membre du Questionnement Psychanalytique.
Serge Bédère - Psychanalyste, membre d’Espace Analytique, Dr en psychopathologie Paris 7.
Daniel Bonetti - Psychanalyste à Charleroi, membre du Questionnement Psychanalytique.
Joëlle Conrotte - Psychologue au SSM Le Méridien, Psychanalyste membre du Questionnement Psychanalytique.
Didier de Brouwer - Psychiatre, Psychanalyste, président de l’Association Freudienne de Belgique.
Henri de Caevel - Médecin généraliste à la «Maison médicale de Tournai». Psychodramatiste et membre titulaire de la Société d’étude du psychodrame pratique et théorique (Paris), Psychanalyste, membre de l’Ecole Belge de Psychanalyse.
Tanguy de Foy - Psychologue clinicien en Service de Santé Mentale, psychanalyste membre du Questionnement Psychanalytique.
Manoëlle Descamps - Psychologue, Psychanalyste membre d’ l’association Freudienne de Belgique, formatrice au FCPE (Formation à la clinique psychanalytique enfant).
Christian Fierens - Psychanalyste membre du Questionnement Psychanalytique, de l’Association Freudienne de Belgique, de l’Association Lacanienne Internationale.
Wim Galle - Psychologue, Psychanalyste membre de Gezelschap voor Psychoanalysis en Psychothérapie, ‘assistent-praticien’ à la faculté de psychologie (Université de Gand), département de psychanalyse.
Sylvain Gross - Psychiatre, Psychanalyste membre du Questionnement Psychanalytique et de l’Ecole Sigmund Freud.
Guy Mertens - Psychiatre, Psychanalyste, président du Questionnement Psychanalytique.
Marc Minnen - Psychologue, psychanalyste membre du Questionnement Psychanalytique, formateur au CFCP.
Pascal Nottet - Psychanalyste, membre du Questionnement Psychanalytique. Responsable clinique de l’unité adolescents à Parhélie.
Pré-inscription : 30ansquestionnement@gmail.com Paf : 40 euros non-membres / 20 euros membres et étudiants Accréditation demandée
