L'affect du rythme
« Tout ce qui dure s’inscrit dans les rythmes », notait Robert Bresson.
Je voudrais essayer dans cette intervention de proposer quelques réflexion sur ce que j’appelle l’affect du rythme, ou plus exactement des rythmes, car cela me permettra de tracer une perspective sur différentes questions en travail pour moi s’agissant à la fois de la texture de l’écoute analytique, et, à partir de là, de l’enjeu de la psychanalyse, au plan singulier et, plus difficile, au plan collectif, pour autant que celui-ci est tissé de singularités entrelacées dans chacune desquelles il se réfléchit et se décompose/recompose différemment.
Un enjeu qui a trait à plusieurs dimensions articulées entre elles : la question des singularités et de ce qui les relie mutuellement, la question des mouvements à l’oeuvre dans toute transformation, la question de ce qui, de la psychanalyse, se transmet, en rapport avec l’expérience de dyscontinuation – et je m’expliquerai sur ce néologisme – qu’elle constitue, au plan de sa pratique comme au plan des voies de la théorisation freudienne.
Les rythmes, liens en mouvement en somme, à entendre non pas comme soumission à quelque cadence impérative, mais comme jeu ouvert de résonances entre des présences différentes et entre des éléments hétérogènes. Manière de faire pièce au chaos – manière également de résister à tout ordre définitif, fut-il, hors histoire, l’ordre dit « Symbolique ».
Sabine Prokhoris
Sabine Prokhoris
10 euros pour les non membres de l'EBP-BSP
