Depuis plus de 40 ans, on note une hausse du nombre de soignants dans les lieux de contrainte judiciaire et cela concerne les enfants, les jeunes, comme les adultes. C’est désormais tout l’appareil judiciaire qui, au gré des nouvelles procédures pénales, requiert l’intervention de psychologues, de psychiatres et de divers intervenants depuis la commission des faits jusqu’au suivi ambulatoire. Et qu’on le veuille ou non, la contrainte est au centre de la relation de soin.
Comment l’aborder ? Comment éviter de la nier ? Comment l’interroger au regard de nouvelles dispositions légales qu’on pourrait qualifier de liberticides ? Comment en faire un levier de soin ? Et plus généralement, la contrainte est-elle une « simple » perte de liberté et empêche-t-elle la prise de risque, du côté des intervenants comme des usagers ?
A partir de la littérature existante, au travers d’expériences vécues auprès des auteurs d’infractions, suite à la mise en place de stratégies de soins chez les délinquants sexuels ou de plus récents programmes de soins de prévention de la récidive, nous travaillerons l’intérêt et l’usage des approches existantes dans les lieux de contrainte judiciaire. Enfin, nous discuterons de cette idée un peu folle que la contrainte elle-même peut être du soin.
Pierre Oswald est psychiatre, spécialisé en médico-légale, et docteur en psychologie. Il est le directeur médical du Centre Hospitalier Jean Titeca, qui accueille, sous contrainte, des jeunes et des adultes. Il enseigne la psychiatrie générale, la psychosomatique et les méthodes d’intervention en psychologie légale à l’ULB et à l’UMons.
Prix : 25 €