Un entretien avec Abdessalem Yahyaoui (05:13), Docteur en psychopathologie et psychologie clinique, enseignant/chercheur à l’Université de Savoie et Directeur de recherche à Grenoble.
La transmission est une fonction parentale qui nécessite certaines conditions pour pouvoir s'opérer : de la sécurité, de la disponibilité psychique, un dépositaire ouvert à en recevoir le contenu.
En situation de migration, cette fonction est bien souvent chahutée tant ces conditions ne sont souvent généralement pas réunies. D'une part, les parents ont des doutes quant au contenu de ce qu'ils ont reçu par leurs propres parents et leur groupe d'appartenance, en regard de la culture du pays d'accueil : ce que j'ai à transmettre à mon enfant est-il pertinent? D'autre part, les enfants eux-mêmes peuvent percevoir, dans la culture d'accueil, que ce qu'ils ont à recevoir de leurs parents n'est pas valide, pas intéressant.
Dès lors, les professionnels observent dans beaucoup de situations une faillite de la transmission, les enfants vivant avec des bribes de l'histoire familiale voire même des rumeurs en lieu et place d'en être remplis.
Cet entretien a été tourné en marge de la journée d'étude intitulée « La parentalité en contexte de vulnérabilité psycho-sociale – La transmission familiale en contexte interculturel » organisée à Schaarbeek en octobre 2015 à l'occasion du 30ème anniversaire du COPRES (Collectif de prévention de la souffrance infantile) par le centre de planning familial Groupe Santé Josaphat, le COPRES et la Fédération Laïque de Centres de Planning Familial (FLCPF).
