Un entretien avec Sophie Maes (05:23), pédopsychiatre.
Le covid a constitué une crise majeure pour l'école et les jeunes. En effet, tout à coup, cette institution qui était obligatoire est devenue accessoire, les jeunes étant invités à suivre les cours en distantiel. Au sortir de ce moment, il n'y a pas eu de temps collectif, citoyen pour penser la manière dont la crise a été gérée ni les conséquences qu'elle a pu avoir, notamment sur les jeunes. Il aurait fallu a minima reconnaitre la difficulté dans laquelle ils ont été plongés, et reconnaitre que leur parole n'a pas été entendue.
La question du sens est aujourd'hui plus que jamais capitale, étant donné les incertitudes du monde, de l'avenir qui elles aussi génèrent stress, anxiété, dépression chez un certain nombre d'adolescents. Pour faire revenir les jeunes, y compris ceux qui ne sont même plus inscrits dans l'enseignement, il faudra inventer de nouveaux outils et repenser l'école et ses enjeux. S'appuyer sur le collectif des jeunes, les faire prendre part aux réflexions, à ce qui pourrait soutenir ceux hors système, serait une première piste à explorer.