Adultes, nous traversons tous, vaille que vaille, ce contexte de confinement en puisant dans nos ressources intérieures glanées au fil de nos expériences et de nos rencontres.

Qu’en est-il pour les adolescents qui sont emmenés dans le tourbillon de questions ? Qui sont justement dans ce temps de vie qui leur réclame de construire leur identité, leurs ressources ?

Les adolescents pour construire leur identité s’appuient, pas toujours tendrement, sur tous les adultes qui les entourent (en mettant surtout entre parenthèses leurs parents) et sur leurs pairs. Or ce confinement rend impossible ce mouvement vers le dehors, vers les autres.

Ils sont en pause sur une marche d’escalier. Alors que tout dans leur corps et dans leur tête les pousse à sauter sur la suivante, à glisser sur la rampe, à redescendre d’un palier… à être en mouvement pour trouver qui ils sont, qui les entoure, …

Le confinement est une épreuve pour les adolescents, il impose une mise en veilleuse de cette vie sociale indispensable pour grandir. Et adolescence rime rarement avec patience.

Les adolescents sont avides de conquête (de soi, de l’autre). Ils ont l’impérieux besoin de participer à l’élaboration du monde dans lequel ils vivent (les marches pour le climat nous l’ont rappelé). Or, en confinement, ces conquêtes – combats pour certains – sont difficiles à mener, il est difficile de leur trouver une place. Alors, le diktat sanitaire en présence peut être vécu par les uns comme une fanfaronnerie des adultes, par d’autres comme une occasion de se mesurer (à soi et à l’autre), de tester (de manière inconsciente) le rapport à la mort, à la maladie, à l’invulnérabilité. Certains vont braver les interdits, contester l’autorité parentale, là où d’autres disparaissent à eux-mêmes.

Comment, comme adulte, comme professionnel, pouvons-nous continuer à être un point d’appui, un « mur mou »,  … et supporter ces mouvements divers qu’adressent les adolescents dans ce contexte particulier ?