David Le Breton (04:57), anthropologue, explique combien le rire mais le sourire aussi, sont des moyens d'établir une connivence entre individus, une manière de se mettre en relation. Cela peut aussi être une manière, quand l'autre est en souffrance, de le rejoindre là où il se sent éloigné du fait de sa difficulté.
David Le Breton, anthropologue (03:23), explique combien le confinement peut être vécu comme violent par les adolescents, qui se sentent véritablement enfermés, tels des détenus.
La fugue pour quelques heures, quelques jours est un phénomène psycho-logique, socio-logique. Leur besoin impérieux de liberté est compréhensible à ce stade de leur vie. Et lorsqu'ils reviennent après quelques heures, ils réaffirment un certain contrôle sur la situation : "Je suis parti alors que vous me l'avez interdit, mais je suis revenu et c'est moi qui fais le choix de rester et d'accepter ce confinement."
Selon David Lebreton (01:59), anthropologue, le rire est une manière de se rapprocher des autres, d'être en connivence. Lorsqu'on partage une blague, qu'on envoie une vidéo marrante via les réseaux sociaux, tout à coup, on est à nouveau réunis.
David Le Breton (02:31), anthropologue, souligne la nécessité de continuer à rire dans un contexte de crise comme nous la traversons. Que ce soit avec les gens qui vivent sous le même toit ou sur les réseaux sociaux, le rire permet d'établir une complicité entre humains. Il permet de se rassembler, de contrecarrer la violence du confinement et aussi de pouvoir réaffirmer une certaine liberté, un moyen de résister face à l'adversité, de ne pas se laisser submerger par l'angoisse ambiante.
Pierre Delion (06:42), pédopsychiatre, évoque la difficulté qu'est devenu le partage de l'espace pour les familles confinées. Comment parvenir à nouer, articuler l'intimité et le collectif ? La ritualisation du temps de la journée, ainsi que de l'espace va permettre à chacun, et en particulier aux enfants, de s'organiser.
Selon Pierre Delion (01:13), pédopsychiatre, cette crise représente une opportunité unique pour tous les professionnels de l'aide, du soin de rappeler et de démontrer toute l'importance de leur travail qui a depuis de nombreuses années été malmené, détricoté.
Les professionnels (psychologues, logopèdes...) peuvent continuer à être présents auprès des familles et des enfants malgré la suspension des rendez-vous habituels, souligne Pierre Delion. D'une part en signifiant à l'enfant et sa famille qu'ils sont toujours présents pour eux, qu'ils pensent à eux et d'autre part, si le confinement se prolonge, en imaginant une poursuite des prises en charge, via d'autres modalités pour les enfants les plus en difficulté.
Un entretien avec Pierre Delion, pédopsychiatre, dans le contexte du Covid-19. (03:59)
Dans cet entretien, Pierre Delion (04:19), pédopsychiatre, explique que les enfants sentent l'inquiétude de leurs parents et les sollicitent pour être rassurés. Or, la situation est telle que les parents sont eux-mêmes perdus, n'ont pas réponse à tout. Ils doivent pouvoir communiquer cela à leurs enfants en Répondant aux questions dont ils ont les réponses mais aussi en leur disant qu'ils ignorent certaines choses, qu'ils sont eux-mêmes un peu inquiets.