[Extrait livre] Le dehors, un écrin pour le développement global de l’enfant

Fourmillant de possibilités pour relier le corps, la tête et le cœur, le plein air nourrit toutes les sphères du développement en maturation. Dans la nature, l’enfant s’engage tout entier. Le corps en mouvement, à l’écoute de ses sensations et de ses émotions, il vit des expériences riches et variées qui contribuent à son épanouissement. L’apprentissage dehors et le jeu libre en nature apportent des bénéfices tant sur le plan cognitif que sur les plans affectif, émotionnel, langagier, moteur ou encore social.

Ainsi, l’éducation en plein air favorise une vision globale de l’enfant. Or cette vision holistique est parfois affaiblie par les pédagogies classiques qui ont tendance à envisager l’enfant dimension par dimension. Bon nombre d’enfants et d’enseignants ne se retrouvent pourtant plus dans cette représentation de l’élève comme une tête qui assimile des savoirs sur un corps immobile dans une classe bien rangée et silencieuse. En outre, la pédagogie du dehors est transversale puisqu’elle décloisonne et permet de mettre en lien les différentes matières approchées. Elle convient à tous les enfants, notamment à ceux qui sont en difficulté dans un système d’enseignement qui met la priorité sur le cognitif et les savoirs au détriment du sensoriel, du moteur et de l’émotionnel. La pédagogie du dehors privilégie l’educare, pratique qui rassemble à la fois les dimensions liées aux apprentissages et les dimensions affectives et du soin, particulièrement prégnantes chez les plus jeunes. En favorisant l’expression des intelligences multiples et le déploiement des compétences singulières de chacun, la pédagogie du dehors pourrait contribuer à la lutte contre le décrochage scolaire et l’orientation parfois trop rapide dans l’enseignement spécialisé.

In  Marie Masson, Le dehors, un terreau fertile pour grandir, Temps d’arrêt 136,  PP 10-11, 2022

 

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