« La fabrique des pervers », un livre puissant de Sophie Chauveau qui décrit dans ses méandres les plus obscurs la dynamique du climat incestuel dans une lignée générationnelle.
« L’inceste n’est pas affaire de sexe mais d’abord et quasi exclusivement de pouvoir. Et Même d’abus de pouvoir »
« Les mots grossiers impressionnent si fort qu'ils imposent une image qui fait écran à la pensée, à la conscience: ils horrifient tant qu'on a hâte de s'en éloigner. La langue en personne semble se dresser contre nous. Il faut pourtant qualifier ça. Ma défiance envers toute description technique de viols est totale et définitive, je m'inquiète évidemment d'abord et avant tout de l'usage que d'aucuns font de ces odieuses représentations qui s'adressent à ces images d'infamies? Ne servent-elles pas encore de supports pornographiques aux pervers? A qui font-elles plaisir.» « Et eux, comment les nommer? Bourreaux? Trop général. Abuseur? Imprécis. Incestueux? Entre abstrait et technique... Il est extrêmement périlleux de nommer, car soit on insulte, soit on absout. Je vais continuer à procéder par successives approximations. Et les rangers sous le terme générique d'agresseurs. Et leurs crimes, d'agressions sexuelles.» « Que savait sa mère ? Pourquoi n’a-t-elle rien vu, rien entendu ? Béatrice autour de neuf ans eu beau essayé de l’alerter, elle la fit taire. Béatrice n’a pas pu insister parce que après la première honte vient immédiatement la seconde : celle d’avoir usurpé la place de sa mère. Sa place et son rôle sexuel »Auteur:
Sophie Chauveau
Type de ressource:
Roman
Format:
288 pages
Thématique: