Dans son film « Grâce à Dieu », François Ozon traite de l’affaire du père Preynat, prêtre du diocèse de Lyon accusé de pédophilie et nous confronte à la culpabilité silencieuse de l’Eglise, dans une démarche narrative sobre et humaine.
Outre les questions que le film aborde sur le silence de tout un système, le parcours de reconstruction singulier des victimes… Du côté des parents et des familiers des victimes aujourd’hui adultes, ce film rend compte de la difficulté de reconnaitre un abus sexuel sur un enfant. Cet empêchement renvoie à la difficulté d’admettre qu’un adulte maltraite un enfant, en abuse, ce qui nous confronte à notre propre fragilité, en particulier quand l’adulte est un proche en qui chacun fonde sa confiance.
Prendre en compte la douleur de l’enfance, également dans l’adulte qu’il est devenu, en dépit des connaissances actuelles sur les conséquences à long terme d’abus sexuel dans l’enfance, relève également de cette mise en distance.