C‘est désormais la construction du lien à l’enfant et sa continuité qui font le père, dans l’interaction et la négociation des places et des rôles entre les parents. La paternité relationnelle choisie, impliquée, se substitue à la paternité institutionnelle imposée, qui était définie par des rôles et des fonctions très différenciés entre l’homme et la femme. Les pères s’impliquent comme ils ne l’ont jamais fait et développent des compétences multiples qui sollicitent aussi sensibilité et émotions. Mais être un père relationnel impliqué n’est pas si facile dans une société qui se réfère encore à la prévalence du chef de famille, à l’inégalité des salaires, à l’idéal viril traditionnel au sein des entreprises, mais aussi dans l’univers de la naissance, de la petite enfance, du soin, de l’éducation. D’autant que les stéréotypes et la prévalence de la mère dans l’univers de la naissance et de la petite enfance demeurent encore très ancrés dans les mentalités. Le besoin de solliciter les pères s’impose alors d’autant plus.