Avant le Musée, la forêt...
[...] La forêt avant le musée : conduire les enfants dans la clairière, leur faire écouter, toucher, regarder, sentir les arbres, les écorces, les feuillages, le bourdonnement des insectes et les chants des oiseaux. Et en effet, osons le demander : à quoi bon le musée si le tableau n’est pas attendu et lu comme l’expression sensible d’une expérience intense, comme la cristallisation d’une expérience du monde qui recoupe la mienne ? À quoi bon la danse et la chorégraphie si le mouvement des danseurs sur la scène ne prolonge pas d’une certaine façon celui de mon propre corps dans l’expérience ordinaire ? Sous l’œuvre quelle qu'elle soit, il y a une relation au monde qui engage tout entier et doit aussi, et même d'abord, être éduquée. Cette éducation, parce qu’elle vivifie le lien de la sensibilité et de la culture, fait de l’expérience esthétique le fondement nécessaire de l’éducation artistique et même l’une des bases de l’éducation
Extrait du livre "Cet art qui éduque" Temps d'arrêt, 2015, PP45-46