La représentation sociale de l’agresseur sexuel, entre un fou «bon pour l’asile», un malade à soigner, un pervers à normaliser ou un criminel à punir, sanctionner ou enfermer à vie, soulève de multiples paradoxes. Le discours sécuritaire et normatif de nos sociétés modernes se trouve renforcé face aux recrudescences des cas de récidive pénal au sein de la population d’agresseurs sexuels. L’auteur propose de séparer, voire de dissocier, le soin du judiciaire et d’adapter l’approche thérapeutique à la spécificité du fonctionnement psychopathologique de cette population.
Psychanalyste, maître de conférences en psychologie clinique à l’Université de Poitiers, membre statutaire du Laboratoire de Recherche en Psychopathologie clinique: Nouveaux Symptômes et lien social (EA 4050), Amal Hachet possède une double expérience auprès des auteurs d’agressions sexuelles tant en qualité de psychologue expert qu’en qualité de psychothérapeute en milieux institutionnel et privé.
SOMMAIRE
L’évolution de la représentation sociale du «délinquant » sexuel
De la normalisation aux impératifs sécuritaires
Les limites de l’interdit
- La transgression
- Le fantasme
Les réponses «psy» face à l’attente sociale en matière de «soins» d’agresseurs sexuels
- Obligation de soins ou libre démarche ?
- Quelle place pour le sujet de la demande ?
- Limites des dispositifs de soins actuels
- L’exemple carcéral
- Y a-t-il une approche thérapeutique possible ?
La prévention
- Quelle politique sociale adopter?
- Qu’est-ce qu’une récidive?
Conclusion
Bibliographie