En mars 2023, Ecpat Belgique, en collaboration avec DEI Belgique, a publié les résultats de leur recherche sur l'exploitation sexuelle de mineurs sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Encore méconnu par certains professionnels, ce phénomène d'exploitation sexuelle des mineurs1 est en augmentation, en particulier pendant et depuis le confinement. Des mineurs, principalement des jeunes filles selon les études (attention, le rescensement des garçons étant probablement sous-estimé) se retrouvent à être exploitées sexuellement par de jeunes adultes (entre 18 et 30 ans).
L'étude est basée sur des entretiens et de focus groupes avec des professionnels de secteurs associatifs et institutionnels (associations de terrain, police, Justice, Aide à la jeunesse…). En complément, 81 travailleurs de centre psycho-médicaux-sociaux (PMS), de plannings familial et de centres de prises en charge de violences sexuelles (CPVS) ont répondu à des questionnaires en ligne.
Il en ressort qu'il n'y a pas de chiffres très clairs sur la situation en Belgique (pas de recensement systématique, difficile à appréhender, phénomène protéiforme...), près de la moitié des professionnels interrogés pensent avoir déjà fait face à des cas d’exploitation sexuelle de mineurs dans leurs organismes, beaucoup se sentent démunis ne fut ce que pour la détection, et plus encore pour les démarches à suivre en cas de suspicion.
Il semble qu'il n'y ait pas de profils types des victimes: tous les genres, orientations sexuelles, classes sociales sont concernés. La plupart des cas recensés concernent des filles mais les garçons et mineurs LGBTQIA+ victimes ne sont probablement pas suffisamment détectées. Selon les répondants, les mineurs étrangers sont particulièrement vulnérables et d’autant plus exposés aux risques d’exploitation sexuelle depuis la crise de l’accueil.
Les professionnels indiquent aussi que les victimes sont de plus en plus jeunes, en général de 12 à 16 ans, avec des cas récents de très jeunes filles à partir de 11 ans.
1Un enfant est victime d’exploitation sexuelle lorsqu’il est contraint de se livrer à une activité sexuelle en échange d’une contrepartie tel qu’un gain ou bénéfice, ou la promesse d’un gain ou bénéfice de nature pécuniaire ou sous la forme d’un avantage perçu par une tierce personne, l’agresseur ou l’enfant lui·elle-même
Etude disponible en intégralité
Pour tous les professionnels qui pensent être confrontés à une victime mineure d'exploitation sexuelle, et qui se demandent quel chemin suivre, voici quelques points de contact :
- Equipe SOS-enfant de votre région
- Child Focus (0800/116 000 - 24/24 - 7j/7)
- Centre d'accueil spécialisé pour les victimes mineures de la traite des êtres humains : ASBL Esparanto - 0473/ 40 00 66