Parents-Bonheur est une association de fiction créée dans le cadre du programme de prévention de la maltraitance et de soutien à la parentalité : Yapaka.
L’adresse web parents-bonheur.com renvoie vers le site yapaka.be
Quelques vidéos abordent des questions telles la surconsommation de Rilatine®, la télévision pour les bébés, les filtres Internet, les webcams dans les crèches…
Nous pensons qu’il est important d’attirer l’attention sur un mouvement souterrain - de plus en plus présent – qui met à mal le travail de construction de liens, d’étayage et de prévention effectué au quotidien avec les familles.
Brièvement, trois questions se posent :
1. La privatisation de la prévention
Jusqu’il y a peu la prévention relevait de l’État à qui il revenait de déterminer l’équilibre entre les risques et les manières de s’en prémunir. Depuis un certain temps, s’appuyant sur un sentiment d’insécurité des firmes commerciales proposent des dispositifs qui privatisent la prévention des risques.
Ces firmes prospectent les crèches pour proposer des webcam ou sas d’entrée, les parents sont poussés à mettre des filtres Internet, les enseignants sont informés des bienfaits de la Rilatine® et invités à la suggérer aux parents.
Nous n’entrons pas ici dans une analyse de cette dérive mais il y a lieu de pointer que sur un plan logique, les webcams dans les crèches ou les milices privées relèvent de la même démarche.
La seconde version de la privatisation de la prévention est celle du « citoyen blanc » qui seul ou en groupe décide de se substituer à l’Etat, notamment au système judiciaire pour, par exemple, faire la traque aux pédophiles. On en connaît les dérives : des enseignants innocents mais harcelés qui se suicident.
Présomption d’innocence bafouée, justice expéditive : les pédophiles aujourd’hui, qui d’autre demain?
Il y a lieu d’attirer l’attention sur le fait que la privatisation de la prévention contribue à la corrosion du lien social et, partant, réduit la prévention de la maltraitance. C’est bien au cœur du lien qu’il s’agit de travailler les questions de prévention quelle que soit la thématique.
2. La technique plutôt que la relation
Le commun dénominateur de la plupart de ces dispositifs est de substituer une technique, voire une substance à une relation.
Plutôt que d’apprendre aux enfants à se protéger des risques, plutôt que d’en parler avec eux, il est proposé aux parents de faire l’économie de cet investissement relationnel en indiquant que la technique sera plus efficace ou plus adaptée.
Hélas, quand la technique remplace la relation, il y a appauvrissement de la fonction parentale.
3. Le leurre du risque zéro
L’ensemble de ces démarches relèvent d’un imaginaire d’une société où tout risque pourrait être évité. Croire qu’un dispositif, une organisation sociale peut éviter tout risque n’apprend plus à s’en prémunir. Suivre son enfant grâce à une puce électronique ne lui apprend ni la liberté, ni la prudence.
Etrangement, l’idéologie du risque zéro augmente le risque.
Ces clips ont été conçus pour circuler entre professionnels, pour servir de base à des formations, pour entamer un cours ou un débat.
Vous avez un avis ? Une idée ? Une proposition de scénario ? N'hésitez pas à nous contacter
D’avance nous vous en remercions
(Illustrations & animations : Pierre Dalla Palma)