Les intervenants sociaux sont aujourd’hui confrontés à des impératifs contradictoires dans les situations de violence conjugale. A la norme qui pousse au maintien des relations enfants-parents s’oppose le souci de protection des victimes, femmes et enfants. Le premier impératif s’est imposé dans la pratique des professionnels : l’intérêt du développement des enfants commande qu’ils conservent certaines relations avec le parent dont ils sont séparés, quoi qu’il ait fait, pour éviter qu’ils ne s’en fassent une représentation fausse - idéalisation ou diabolisation. A cette posture répond l’idée inverse que les conjoints violents sont de mauvais parents, ce qui exige qu’ils soient écartés de la vie de leurs enfants. Peut-on dépasser cette opposition qui divise les interventions et nuit à leur lisibilité ? Comment faire pour que la protection des victimes n’empêche pas de ménager une place pour le conjoint violent, dans l’intérêt de ses enfants, sans cependant conduire au déni de la violence ?
SOMMAIRE
L’impératif du maintien des liens
- La « révolution » du divorce
- Les juges convaincus de la nécessité du maintien des relations enfants-parents
- D’où vient le paradigme du maintien des relations enfants-parents ?
- Médiation et espaces de rencontre –des vecteurs du maintien des liens
- D’autres dispositifs qui ont aussi pour projet le maintien des relations enfants-parents
- Un modèle de travail qui prend en compte les situations de violence conjugale
L’impératif de la protection
- La dénonciation des violences conjugales
- Éloigner les auteurs de violences conjugales de leurs enfants ?
Dépasser la contradiction ?
- Deux visions des risques encourus par l’enfant dans son devenir
- Différentes représentations des rapports entre les sexes
- Changer le regard sur ces questions, sortir du tout ou rien
Conclusion
Bibliographie