Le terme d’hypersexualisation entraîne des confusions; nous le reprenons cependant car il fait l’objet d’un consensus de plus en plus large sur le plan international.
L’hypersexualisation indique la pression qui pousse les enfants à entrer dans une sexualité abusive qui n’est non seulement pas de leur âge mais qui vient entraver leur processus de développement et leur propre rythme d’appropriation de la sexualité, la construction de leur vie psychique. Cette pression sur les enfants peut venir des parents et/ou des médias et plus largement d’un climat de consumérisme empreint d’érotisme. L’hypersexualisation est aux frontières de deux autres questions :
- l’hypersexualité (réelle ou fantasmée) qui traite d’une sexualité précoce liée ou non à l’exposition aux images pornographiques. Cette problématique, plutôt adolescentaire, dépasse la pression sur les jeunes et entre en écho avec leurs propres désirs (d’émancipation, transgressifs) ;
- l’hypersexualisation des petites filles s’intègre dans la question plus large de l’image et la place de la femme dans la société.
Nous ne traiterons pas de ces aspects pour nous concentrer sur ce qui relève de l’entrave au développement des enfants, de la maltraitance. L’hypersexualisation rejoint celle plus large de l’adultification et de tous les désirs, conscients et inconscients dans lesquels les adultes peuvent emprisonner les enfants : cela peut aller des attentes scolaires démesurées à l’hypersexualisation des enfants ; celle-ci se déclinant dans :
- l’hypersexualisation ou érotisation des petites filles ;
- l’hypervirilité des petits garçons poussés à des attitudes machistes, sexistes et violentes.
Le message central tient en cette phrase « Laissons les enfants être des enfants » (Let Children Be Children).